L’information commence à circuler dans les milieux dits bien informés du monde des médias : le journal « Témoignages« , l’organe de presse du Parti communiste réunionnais, va mal. Malgré le fait qu’il paye ses journalistes bien en dessous de ce que prévoit la convention collective, ce qui peut sembler étonnant de la part d’un journal se présentant comme le défenseur des travailleurs…
Cela fait longtemps que Témoignages ne « tire » plus à 10.000 exemplaires, ni même à 2.000 comme certains commerciaux essayaient encore de le faire croire récemment. Les journalistes en grève en novembre 2008 avaient eu la surprise, lorsqu’ils avaient occupé les locaux de la rotative qui imprime le journal, de découvrir qu’en fait « Témoignages » était tiré à moins de 1.000 exemplaires, en lieu et place des milliers avancés aux annonceurs et autres agences de publicité. Et journal imprimé ne signifie pas journal vendu…
Mais les choses se sont encore fortement aggravées depuis que le PCR a perdu la Région. Finie la vache à lait qui tenait le journal sous perfusions. Didier Robert, au courant du tirage réel du journal, n’a plus voulu continuer à payer des tarifs astronomiques pour des annonces légales et des publicités que personne ne lit.
Finis aussi les abonnements « bidons » au nom de tous les satellites de la Région, dont le seul intérêt était de faire rentrer des sous dans les caisses du journal. Finies les publicités des sociétés qui devaient faire de la pub si elles voulaient espérer avoir des marchés avec la Région. Et je ne parlerai pas des autres « montages » qui permettaient de faire rentrer encore quelques sous supplémentaires.
Tout cela est fini aujourd’hui et le manque à gagner est énorme. Ces dernières années, la Région versait tous les ans environ 300.000 euros par an à Témoignages, que ce soit sous forme de publicités, d’abonnements ou d’annonces légales. Depuis 1998, date de l’arrivée de Paul Vergès au pouvoir à la Pyramide inversée, c’est un petit peu moins de 3 millions d’euros qui ont été versés au journal du PCR.
D’où les difficultés actuelles. Et la « petite sœur« , la radio KOI, connait les mêmes problèmes pour les mêmes raisons.
La diversité de la presse a un coût. Mais là, ça fait vraiment cher du lecteur ! Surtout quand on sait que nombre de journaux imprimés et livrés dans les mairies et collectivités communistes n’étaient même pas ouverts…