« Ce sera pour la Réunion l’occasion d’être sous un focus particulier« , annonce le président de Région, Didier Robert. L’organisation mondiale du Tourisme, dont le siège est à Madrid, dépend des Nations Unies et existe depuis 1975. Regroupant 161 pays et plus de 400 membres, l’OMT a pour but de faire progresser la réflexion commune sur le tourisme et joue un rôle dans la promotion du développement du tourisme responsable, durable et accessible à tous. Un créneau que souhaite mettre en avant la Réunion.
« C’est la première fois qu’une conférence de cette importance est organisée à la Réunion. La Région a fait le choix de fixer le tourisme comme prioritaire pour le développement économique de l’île avec une stratégie clairement pesée. Elle passe par l’effort d’amélioration de l’offre touristique, de meilleures structures et une meilleure coordination privé-public« , explique le président de Région.
Les récents chiffres du tourisme montrent une baisse de la fréquentation de l’île entre 2010 et 2011 (-5%) liée en partie au contexte de crise économique et plus localement à la problématique requin. « Si l’on veut progresser, nous avons l’obligation de nous adapter« , poursuit-il. Bien conscient des problèmes structurels et médiatiques qu’ont connu la Réunion ces derniers mois, Didier Robert entend maintenir le cap tout en continuant la réflexion sur l’amélioration du tourisme à la Réunion.
« On ne peut pas avancer si on arrive pas à identifier la marque et le positionnement de la Réunion »
Durant la conférence de l’OMT, plusieurs points seront abordés par les représentants de la Région, l’IRT, les professionnels du tourisme et les membres de l’OMT, notamment celui de la « Marque Réunion« . Sans parler d’échec, Didier Robert fait un constat d’insuffisance. « La Réunion est où ?« , s’interroge-t-il. « Aujourd’hui la marque Réunion est une destination généraliste avec la mer, le lagon, les pitons ou encore le classement Unesco. On ne peut pas avancer si on n’arrive pas à identifier la marque et le positionnement de la Réunion« , précise-t-il. Aujourd’hui, 85% des touristes viennent de métropole, la Région et l’IRT réfléchissent à une véritable ouverture vers l’international avec en ligne de mire l’Asie, l’Inde ou encore l’Afrique.
Inévitablement cette question principale va entraîner celles du transport aérien ou encore des visas pour les touristes étrangers. « Sur la desserte aérienne on souhaite que des décisions soient prises à la sortie de la rencontre« , avance Didier Robert. Pour trouver des pistes, la Réunion pourra s’appuyer sur la présence à la conférence de Vijay Poonoosamy, vice-président des affaires publiques et internationales chez Etihad et président du comité des affaires de l’industrie de l’IATA. Sur la question des visas, de nouvelles réunions doivent se tenir à Paris en présence des ministres de l’Intérieur, de l’Outre-mer et du Tourisme, au mois d’octobre, précise Jacqueline Farreyrol, présidente de l’IRT.
« Enfin il faudra trouver un équilibre entre le développement du tourisme et le développement durable. De plus en plus de touristes vont faire le choix de se déplacer vers des destinations natures. L’impact environnemental sera le point le plus sensible dans les années à venir« , ajoute Didier Robert. Avec ses pitons, cirques et remparts classés à l’Unesco, la Réunion a sans doute une carte à jouer dans son développement touristique. Et tous les experts touristiques présents ce matin autour de la table sont unanimes. L’OMT est créateur de tendance pour le futur et aujourd’hui cette tendance s’inscrit dans le développement durable.