Revenir à la rubrique : Economie

La Région dresse le bilan de son Trans Eco Express

Le conseil Régional a dressé hier un point d’étape de son chantier multi-facettes du Trans Eco Express. Des portions de route déjà livrées, aux perspectives d’amélioration constante du trafic des transports en commun, en passant par des aménagements légers type air de covoiturage, un tour d’horizon quasi exhaustif a été présenté. Un point d’étape tel […]

Ecrit par LG – le mardi 14 avril 2015 à 10H25

Le conseil Régional a dressé hier un point d’étape de son chantier multi-facettes du Trans Eco Express. Des portions de route déjà livrées, aux perspectives d’amélioration constante du trafic des transports en commun, en passant par des aménagements légers type air de covoiturage, un tour d’horizon quasi exhaustif a été présenté. Un point d’étape tel que présenté dans la formulation officielle de la visite de presse, mais aussi et surtout un bilan pour la vice-présidente en charge du TEE, Fabienne Couapel Sauret, à quelques mois de la fin de la mandature régionale.
 
Les projets sortis de terre :
 
Les travailleurs de la Zac 2000 du Port devraient lancer un ouf de soulagement dans quelques semaines. La N1001, plus connue pour abriter le fameux rond-point vilebrequins et son rond point Sainte-Thérèse côté montagne, a été élargie. Une séparation physique au sol séparera les voies centrales réservées aux bus. Finie également l’incursion par le rond point Sainte-Thérèse pour revenir sur ses pas pour simplement prendre la direction du Port. Un rond-point a été créé au bout de la sortie Possession Sainte-Thérèse depuis la quatre voies.

 

Nous sommes toujours au Port mais cette fois-ci la Région est accompagnatrice de ce que le TCO appelle son « itinéraire privilégié ». Reliant le rond point Sacré-Cœur pour déboucher sur La Possession (Ravine à Marquet) via la Rivière des Galets, l’itinéraire a bénéficié, dans sa phase d’études, d’un soutien financier de 242.000 euros de la Région. Le début du chantier est annoncé pour octobre 2015. En phase travaux, l’apport régional sera de 2,8 millions d’euros, autant que celui du maître d’ouvrage, le Territoire de la côte ouest.
 
Les shunt bus, des voies d’accès rapide pour les bus
 
Vous habitez la Plaine, Bois de Nèfles, et vous devez traverser quotidiennement Savanna pour rejoindre Saint-Paul. A hauteur du giratoire de Savanna, un shunt bus (180.000 euros) a été créé il y a un an. Cette petite portion de voie réservée aux bus leur offre un peu plus de confort sur un secteur paralysé à toute heure. Evidemment la démarche est plus compliquée sur ce secteur tout comme sur ceux où l’emprise foncière laisse peu de marge. C’est le cas à Savanna où la route est prise en étau entre deux zones commerciales. Une même voie d’accès de type « shunt » a été créée à hauteur du rond-point Sabiani (entrée de ville Saint-Paul).

 

Les futurs grands ouvrages
 
Le petit pont métallique de l’Etang Saint-Paul a bien vécu. Construit en 1936, son démantèlement ne devrait toutefois pas intervenir avant 2018. Car la réalisation d’un nouveau pont 2 voies VL  et à bus bidirectionnel plus voie vélo/piétons doit concorder avec le prolongement de l’axe mixte de Cambaie. Ce prolongement, après avoir frôlé l’ancien circuit de karting de Cambaie, poursuivra son tracé en parallèle de la RN1 (en face du ciné Cambaie) pour déboucher sur l’actuel échangeur presque toujours saturé de l’Etang. L’ensemble de ces réalisations, en phase de réflexion, s’inscriront dans la logique de l’aménagement de la zone Omega sur laquelle l’Ecocité doit naître.
 
Une fois franchi l’étang de Saint-Paul sur ce nouvel ouvrage, vous voici sur la chaussée royale. La Région a lancé en juillet 2014 des travaux de réaménagement des accès à la gare routière de Saint-Paul. Vous l’aurez remarqué, depuis décembre, une voie de bus dédiée, sans séparation physique au sol, a été dégagée à droite de la chaussée. Des places de parking, peu utilisées, situées côté gauche de la Chaussée royale ont été supprimées au profit de ce passage à trois voies au lieu de deux. Le coût de cette fluidification du trafic par petite touche : 1,2 million avec un concours de l’Europe de 735.000 euros et la Région pour 490.000 euros.
 
Les parkings relais : en avant le covoiturage
!
 
Malgré son appellation, le Trans Eco Express n’oublie pas les voitures des particuliers. Mais le coup de pouce ira vers les automobilistes qui pratiquent déjà le covoiturage. Les prochains mois verront l’officialisation des zones de covoiturage jusque-là spontanées de la route des Tamarins. Là encore, les réalisations sont légères. A l’Eperon, 30 places de parking covoiturage seront créées sur le délaissé de la RD10.
 

 

A l’échangeur des Colimaçons (60 places), la démarche est la même à l’exception près qu’elle pousse un peu plus loin le souhait de plateforme inter-modale. Le projet prévoit l’intégration d’un espace Kar Ouest et Cars Jaunes sur le même lieu. Les travaux doivent débuter en juin.
 
Plus complexe sera le « pôle d’échange de Portail Saint-Leu ». Contrairement aux deux espaces précédents, la zone d’activités est déjà présente. La Région devra sélectionner un emplacement parmi les 5 envisageables aujourd’hui, tant du côté montagne que côté mer. L’intérêt que porte le TCO pour y greffer un point d’échange entre ses Kar Ouest et les Car Jaunes du Département laisse entrevoir une collaboration plus poussée entre les deux collectivités.
 
Le sud ne manque pas d’idées non plus pour désengorger ses centres villes. C’est le cas à Saint-Louis qui se mettra à son tour au TCSP. Pas question de passer dans un centre ville où l’avenue très commerçante n’offre pas d’extension possible de voirie. La voie de bus en site propre démarrera du rond-point du Gol, franchira le radier (qui doit d’ailleurs accueillir un ouvrage moins problématique lors des crues), traverser la zone d’activités pour déboucher sur l’incontournable gare routière. Le tracé desservira également la Zac RHI et Avenir. L’estimation des actuelles études préliminaires prévoit un coût de 21 millions d’euros pour une livraison en 2018.
 

 

Poursuivons notre route plus au sud. L’immense périmètre à aménager de Pierrefonds présente l’originalité de se dessiner en fonction de son axe mixte bus/voitures dont les premiers traits sont déjà visibles depuis la RN1. Là aussi un TCSP bidirectionnel desservira les îlots d’activités. Deux voies véhicules légers et voies réservées à la circulation douce sont planifiées. Cet aménagement est porté par la Civis, « l’intercommunalité bon élève » comme le qualifie le service des déplacements de la Région. La ventilation financière de ce vaste projet voit intervenir l’Union Europénne (4,2 M), la Région et la Civis (1,4 M chacun). Ce TCSP fera le lien entre la sortie de Saint-Louis via le pont de la rivière Saint-Etienne et ses aménagements existants en faveur des transports en commun, et l’entrée ouest de Saint-Pierre.
 
Nous y arrivons justement. Logiquement, la Civis offrira une continuité à son TCSP qui se poursuit donc à Pierrefonds. En entrée de ville par la zone industrielle N°3, un TCSP bus uni-directionnel traversera le quartier Ravine blanche jusqu’à la rue Cayenne. Le passage du TCSP dans le quartier coïncide avec la rénovation urbaine (ANRU) qui transforme chaque jour un peu plus Ravine blanche. Ses réseaux électriques enterrés, sa bande végétalisée, ses parkings vélo, donnent une idée encore plus concrète, car presque achevée, de la réflexion globale que peut apporter le TEE en pleine ville. La deuxième tranche ira de la Pointe du diable à la rue du père Favron avec une rénovation de la gare routière du marché couvert et la création d’un parc relais devant la CCIR. Débutés en juin 2013, ces tronçons devraient être livrés en décembre prochain.
 

 

Le tour d’horizon des projets s’arrête là pour ce qui est de la visite presse, mais les projets, voire les chantiers sont également menés dans les autres micro-régions Est et Nord. Dans l’Est, le TCSP de la Cirest commencera timidement sur 730 m d’un itinéraire qui empruntera la rue Albany. Les travaux en cours s’achèvent en septembre. Même idée entre l’échangeur nord de Sainte-Suzanne et Franche Terre à l’entrée Est de Sainte-Marie. 1,8 km offrira une voie réservée aux transports en commun encore une fois. Le TCSP Beauséjour – La Mare et l’extension du TCSP vers l’Est complètent les réalisations menées par la Cinor et financées, notamment dans les études à mener, par la Région.
 
Sur le territoire sud, évoquons l’aménagement d’une liaison TCSP entre la ligne des Bambous et le giratoire de la Balance ou encore du TCSP entre la voie urbaine du Tampon et le pôle d’échange de la Châtoire.  
 
Des routes…et des bus
 
La livraison progressive de portions routières intégrant des voies dédiées aux transports collectifs n’est qu’une des facettes du Trans Eco Express. Ce programme s’est aussi décliné ces cinq dernières années dans l’aide au renouvellement de la flotte des établissements publics de coopération intercommunale. Entre 2011 et 2014,  la Région a participé au financement de 188 bus hybrides pour un montant de 37,3 millions d’euros, ce qui fait de la Réunion, « la région qui investit le plus en bus propre ». 51 nouvelles lignes de réseau (représentant 392km) ont été créées ou étendues dont 36 concernent exclusivement le territoire des villes de la Casud. Loin d’être négligeable, tient à rappeler la vice-présidente de Région, cette montée en gamme a généré l’embauche de 313 personnes selon les chiffres de Pôle emploi.
 
La gouvernance et les compétences
 
« Rien ne se fera sans la concertation avec les collectivités » tient à rappeler Karim Lechlech, directeur Transports et Déplacements à la Région. Le programme Trans Eco Express s’est heurté à certaines périodes de sa montée en régime au manque de réactivité d’intercommunalités. Des freins imputables le plus souvent aux divergences politiques. Fabienne Couapel Sauret retient la mise en route d’un outil de gouvernance opérationnel : le syndicat mixte des transports (SMTR) qui, depuis son installation, se réunit à intervalle régulier. Deux réunions ont déjà été calées depuis le début de cette année. Ses orientations budgétaires ont été votées. Le syndicat monte en régime et compte trois salariés. Si les élus se voient de façon épisodique, « nous, les techniciens (des collectivités), on se réunit régulièrement, il faut qu’il y ait ça pour que ça marche », résume Karim Lechlech.
 
En raison d’un choix budgétaire, celui du Département de supprimer 300 lignes de cars jaunes, puis de la réforme territoriale (Notre), la Région récupérera par la force des choses la compétence pleine et entière des transports collectifs. Moins d’acteurs institutionnels sur un même champ opérationnel, c’est aussi probablement un gain de temps décisionnel qui est au bout de la réforme territoriale.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Dérogation pour les produits de construction : « Une victoire écologique et sociale » pour Gaillard et Ratenon

Dans un communiqué, les députés Jean Hugues Ratenon et Perceval Gaillard saluent la décision du Parlement européen d’autoriser La Réunion et les autres territoires ultramarins à importer des produits de construction de pays tiers sans marquage CE. Une mesure permettant de réduire les coûts pour les entreprises et les consommateurs, tout en réduisant l’impact écologique associé au transport.

La CRC épingle la SAPHIR sur la gestion durable de l’eau

La Chambre régionale des comptes de La Réunion a publié son rapport d’observations définitives sur la société d’aménagement des périmètres hydroagricoles de La Réunion (SAPHIR), après son premier contrôle initié en février 2023. Le rapport, qui a finalisé ses observations en octobre 2023, critique les pratiques actuelles de SAPHIR, soulignant sa dépendance financière aux ventes d’eau et ses modalités d’action qui ne s’inscrivent pas pleinement dans une gestion durable de l’eau.

Henri Nijdam : “Le Quotidien ne sera pas un journal low-cost”

Propriétaires depuis ce mercredi à minuit du Quotidien, Henri Nijdam et Jean-Jacques Dijoux ont livré quelques éléments sur le futur du journal. Aux lecteurs, les nouveaux hommes forts de ce pilier de la presse locale assurent que Le Quotidien nouvelle formule sera de qualité.