Didier Robert, le Président de la Région Réunion, a annoncé qu’il ne serait pas présent à la Conférence économique et sociale qui aura lieu demain à la Chambre du Commerce et de l’Industrie.
« Sur ces questions, il y a déjà trop de rapports, d’études, d’analyses, de conférences, de rencontres, explique Didier Robert. Tout le monde sait, ici, aussi bien les acteurs publics que les acteurs privés mais également les organisations professionnelles, ce qu’il y a lieu d’engager pour la Réunion pour répondre à la question à la fois de l’emploi, du développment économique et du souci de la cohésion sociale autour de la vie chère. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait une rencontre comme celle qui est prévue demain pour étaler à nouveau les difficultés qui sont celles que nous connaissons. Il faut aujourd’hui de l’action. J’attends du gouvernement qu’il soit dans l’action et non encore dans la réflexion ».
Concernant la visite du ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, datant de la la semaine dernière, le Président de Région n’a pas non plus maché ses mots: » La visite de Lurel est une visite pour rien! Ce n’est pas avec la signature de cinq contrats d’avenir que l’on apportera une réponse. Que se passera-t-il pour ces milliers de Réunionnais qui possèdent un emploi aidé, qui ne savent pas à deux mois de l’échéance ce qu’il va se passer. Est-ce que ces contrats seront renouvellés? Est-ce que les dispositifs seront maintenus pour l’année 2013? Ces questions importantes ont été évitées par le ministre Lurel. A l’heure actuelle ce sont seulement cinq contrats d’avenirs qui ont été signés alors que la promesse s’élève au chiffre de 5.000 postes. Les collectivités locales auront-elles les moyens de financer la part résiduelle? Ces questions n’ont pas été traitées ou pas suffisament pour être certain que le dispositif pourra être mené à terme. Notamment dans le domaine de la défiscalisation. Nous sommes en plein cafouillage dans les prises de positions des différents membres du gouvernement qui font craindre le pire ! Je ne suis pas certain à l’heure actuelle que le dispositif lié à la défiscalisation, qui est pourtant pertinent et utile pour la Réunion, soit reconduit pour l’année 2014/2015. Les entreprises ont besoin de lisibilité sur les longs et moyens termes. J’attends également une prise de position ferme et claire du gouvernement sur le maintien clair et net de la défiscalisation pour les investissements Outre-mer ».
Selon lui, « il faut avoir une démarche constructive, en terme de développement économique et d’emploi, pour que ça reste une priorité. Je souhaiterais qu’il y ait de la part de l’ensemble des acteurs publics, Europe, Etat, collectivités locales, un engagement fort dans les Grands chantiers, les secteurs du tourisme et des énergies qui permettent d’avoir des résultats très significatifs en terme de création d’emplois et de création d’activité. Et parallèlement à ça, aussi répondre à l’urgence sociale, sur la question de la cohésion. Nous, la collectivité régionale, avec d’autres, sur la question du prix de la bouteille de gaz nous avons agi en 2012 car nous avons souhaité qu’il y ait cette prise en compte. J’attends que le gouvernement soit davantage attentif aux préoccupations des Réunionnais. Et notamment sur la remise en question du RSTA aujourd’hui, de la prime COSPAR, des heures supplémentaires défiscalisées qui sont un terrible coup porté aux Réunionnais les plus pauvres ! »