Troisième jour de grève pour près de 80% du personnel (30% selon la direction) du centre de tri de la Poste du Chaudron et toujours aucun début de dialogue entre l’intersyndicale (CFDT, CGTR-PTT, SUD-PTT) et les dirigeants. Le personnel en grève manifeste tranquillement son mécontentement par sa présence sur le parking du centre de tri, quelques drapeaux syndicaux ornant l’entrée du site.
« On nous oublie, on oublie l’humain. On ne pense qu’à la rentabilité« , peste un gréviste, alors qu’un collègue s’empresse d’ajouter: « On a été entendu mais on n’a pas été écouté« . En cause, la restructuration liée au changement de statut du centre de tri en PIC (Plateforme Individuelle Courrier).
Ce changement passe notamment, pour le centre du Chaudron véritable poumon de tous les bureaux de poste, par une mécanisation du travail et une réduction d’effectif. « Tous les colis et courriers sont centralisés ici avant d’être répartis dans les différents bureaux de poste de l’île. Les horaires de travail ne sont pas adaptées, il n’y a pas d’accompagnement social et les départs en retraite non remplacés« , soutient un autre salarié en grève.
Depuis trois jours de mobilisation sociale, les grévistes disent avoir constaté, à leur grande stupeur, l’embauche de 4 CDD et la réquisition de cadres supérieurs. Si les conséquences ne sont pas encore évidentes sur la population aujourd’hui, les salariés évoquent une baisse du trafic de distribution du courrier qui pourrait s’aggraver si le conflit perdure.
Les grévistes interprètent le silence de la direction comme une volonté de laisser le mouvement s’essouffler mais ils se disent déterminés à poursuivre leur action et prêts à revenir à la table des négociations pour présenter leurs propositions. Un brin amers, les agents mécontents concluent: « Finalement, tous les projets mis en place par la Poste sont des suppressions de postes déguisées« .