Déversement volontaire, pollution accidentelle ou acte de malveillance. Toutes les pistes sont pour l’heure envisagées pour remonter à l’origine de la pollution de la ravine Balthazar, à la Possession.
Alertée il y a trois jours, l’association Possession Ecologie Solidaire n’en est pas moins réaliste sur cette pollution qui date de bien avant le cyclone Dumile. « Cette pollution est présente au moins depuis un mois », admet Vanessa Miranville, présidente de l’association.
Des deux côtés du radier Balthazar, une couche assez épaisse de ce qui ressemble à de l’huile de vidange sauvagement envoyée dans la ravine jonche les galets. L’association ne compte plus les boulettes conglomérées « sur une couche d’au moins 15 à 20 cm de hauteur », prévient un membre de Possession Ecologie. Les traces sont persistantes, et ce malgré les fortes pluies récentes, ce qui donne une idée de l’ampleur de la pollution initiale.
David Hoarau, directeur de Start OI, l’une des deux sociétés de transport d’autocar qui longe la ravine, fait savoir qu’il avait pris les meilleures dispositions avant le 1er janvier pour qu’une seconde pollution n’intervienne pas. « J’avais constaté une première couche noire en aval du radier qui ne vient pas de chez nous. Voilà pourquoi nous avons pris l’initiative de vidanger notre bac de séparation d’hydrocarbure le 31 décembre par une société agréée. A ce moment-là, aucune pollution n’était visible à la sortie de nos tuyaux d’évacuation », assure-t-il. « Bizarre » donc pour David Hoarau qui évoque sans détour un éventuel « acte de malveillance ».
Pour mieux comprendre, il faut en effet se rappeler que la Start OI est née des déboires de la société familiale Souprayenmestry, déchirée par des luttes intestines, en février 2012. A deux pas de la Start OI, une partie des frères Souprayenmestry a malgré tout préservé une part de son activité. L’un des frères Souprayenmestry, bien conscient de cette pollution, est venu spontanément ce matin auprès des membres de l’association pour exprimer son point de vue. Loin de masquer la pollution déjà présente au niveau du radier, celui-ci a aussi mis la jeune association sur les traces d’une autre pollution émanant cette fois de l’arrière de la station-service Engen qui surplombe la ravine. Bref, les exemples ne manquent pas dans le coin.
La DEAL, l’ARS et les services de la mairie sont au courant. Veolia également puisque la pollution pourrait directement menacer la nappe phréatique du puits Samy, dont le cône d’appel arrive jusqu’à cet endroit. Tous les acteurs attendent les résultats des relevés de l’ARS pour enfin déterminer la nature exacte de la pollution : huile de vidange, carburants… Possession Ecologie Solidaire va quant à elle porter plainte contre X à la gendarmerie de la Possession.