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La Possession : L’intersyndicale répond vertement à Vanessa Miranville

L'intersyndicale des agents de la mairie de La Possession tenait cet après-midi une conférence de presse impromptue, en réponse aux propos de la maire vendredi dernier. Vanessa Miranville accuse notamment les syndicats de récupérer le décès d'un agent de la ville.

Ecrit par zinfos974 – le lundi 19 février 2018 à 18H21

L’intersyndicale de la mairie de La Possession a, jeudi dernier, déposé un préavis de grève illimitée à compter de ce mercredi 21 février. Les syndicats réclament à la maire Vanessa Miranville l’ouverture de négociations concernant : les conditions de travail, le respect d’un protocole datant de 2015 sur le dialogue social, la mise en place d’une étude sur les risques psychosociaux, le local syndical (petit et vétuste), la promotion interne, et le rôle du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT pourtant voué à disparaitre avec la réforme du droit du travail).

Cette grève sera la cinquième depuis que Madame Miranville est à la tête de la mairie, et fait suite à un débrayage mardi dernier, que les syndicats SAFPTR, CGTR, CFDT et UNSA avaient instigué, « pour dénoncer les conditions de travail au sein de la mairie, et non en réaction au décès brutal d’un agent de la mairie », disent-ils.

Vanessa Miranville avait en effet affirmé vendredi dernier, lors d’une conférence de presse, que les syndicats récupéraient le décès de leur collègue. La maire a qualifié d’ignoble la supputée récupération, l’intersyndicale voit rouge. Les délégués syndicaux estiment que ces accusations sont une tentative désespérée de détourner l’attention des problèmes rencontrés par les agents municipaux, mais aussi de « casser le mouvement de grève ».

Selon Joël Dubras, secrétaire général de l’UNSA, l’agent municipal décédé brutalement avait exprimé en novembre dernier un grand malaise au travail, et son souhait de faire une grève de la faim. Le syndicaliste s’insurge de la réaction de la maire, mais aussi de celle du syndicat FO, qui, dit-il « estime qu’on atteint la mémoire d’un mort ». En filigrane, une mésentente entre syndicats, FO se refusant à participer de l’appel à la grève, et ayant diffusé un tract qui stipule que suite à une réunion avec la mairie le 14 février, les problèmes sont résolus.

L’intersyndicale accuse FO de connivence avec la mairie, et insiste sur le fait que le représentant FO à la mairie n’est pas fonctionnaire titulaire, mais contractuel. Régis Infante, syndicaliste de la CGTR, prophétise qu’en avril, le représentant FO sera titularisé. Une réponse accusatoire qui fait suite aux propos du premier adjoint Gilles Hubert, qui affirmait vendredi que l’intersyndicale refuse le plan de titularisation proposé par la mairie « car ils ne retrouvent pas le nom de certaines personnes ».

« Trois élus ont embauchés leurs enfants dans leurs services »

Un plan de titularisation que l’intersyndicale réfute avoir refusé de signer, présentant un PV de réunion de commission du plan de titularisation datant de décembre 2017, signé par les syndicats hormis FO, remis en mairie le 13 février, sur lequel la maire ne voudrait apposer sa signature… Des titularisations décidément sources de conflits, Alix Courteaud, de la CFDT, n’hésitant pas à apostropher le premier adjoint, l’enjoignant à balayer devant sa porte, car, dit-il, « trois élus ont embauché un de leurs enfants dans leurs services respectifs, ce qui est contraire à la loi. » (le service des sports, le service technique, et le service des marchés publics, ndlr).

Alix Courteaud, par ailleurs président du Comité des Oeuvres Sociales, répond aux accusations de malversations financières proférées vendredi par Vanessa Miranville, il se dit prêt à aller en justice. « Ils nous salissent au lieu de nous demander des explications. Nous avons les livres de comptes à disposition. »

Quant à l’appel à la grève de mercredi, Vanessa Miranville s’est dite prête à mettre sa main à couper que la mobilisation serait très faible, les agents étant selon elle conscients que les syndicats lui mettent des bâtons dans les roues par fidélité à l’ancien maire, rapportait le JIR samedi. Les syndicalistes nient toute affiliation à Roland Robert, et répondent, goguenards, qu’il est heureux que Madame Miranville soit partie en métropole, car elle risquerait d’avoir une main en moins mercredi prochain. 

 

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