Barrage, blocage, occupation, affrontement avec les gendarmes faisant plusieurs blessés chez les forces de l’ordre, le climat était insurrectionnel ces derniers jours en Nouvelle-Calédonie. Si la situation a dégénéré ces derniers jours, la crise couvait depuis un moment sur l’île. Depuis le mois de mars, un conflit social oppose la compagnie aérienne locale Aircal et le syndicat indépendantiste USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités) concernant le licenciement d’une employée.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un accord a finalement été trouvé. En présence de responsables du syndicat, du président d’Aircal, Nidoish Naisseline, et du président du gouvernement, Philippe Gomes, un protocole a été signé convenant notamment qu’aucune sanction judiciaire ne serait prise contre les grévistes et que les jours de grève seraient payés par des avances sur salaire. En conséquence, l’île a retrouvé une certaine sérénité, la plupart des barrages ayant été levés aux abords de Nouméa.
« L’UTSKE est dans une démarche d’affrontement systématique »
Les syndicalistes se réuniront jeudi soir en assemblée générale pour décider officiellement de l’arrêt de la grève. Tout n’est pas encore terminé, puisque le syndicat entend encore militer jusqu’à la libération de son président, Gérard Jodar et de plusieurs autres militants, incarcérés depuis le 29 juin dernier. Condamné à un an de prison pour un action « musclée » à l’aérodrome de Magenta (Nouméa), Gérard Jodar sera jugé en appel le 25 août. La décision de la Cour d’appel est très attendue…
Dans un entretien au quotidien France Soir, mercredi, Marie-Luce Penchard a elle soufflé sur les braises. La secrétaire d’État à l’Outre-mer a déclaré que « l’USTKE n’est pas dans une démarche de dialogue social, mais dans une démarche d’affrontement systématique. (…) Il y a une volonté de se servir d’un problème, qui peut être à l’origine d’ordre syndical, en réalité pour chercher à radicaliser les positions en Nouvelle-Calédonie ».