

Les rhums Charrette, Savanna et Rivière du Mât sont désormais la propriété de La Martiniquaise. Une accroche racoleuse évidemment puisque La Martiniquaise, comme son nom ne l'indique pas, est un groupe métropolitain. C'est même le numéro deux français sur le marché des spiritueux derrière le géant Pernot Ricard.
Appartenant à la famille Cayard, parmi les 50 plus riches de France, La Martiniquaise commercialise déjà le Porto Cruz, porto le plus vendu au monde, le Label 5, deuxième whisky le plus vendu en France, la Poliakov, vodka la plus vendue en France, et les rhums Old Nick, Dillon et Saint-James en faisant le numéro un du rhum. Le groupe a un chiffre d'affaire de 850 millions d'euros.
Xavier Thiéblin rate le coche
Désormais, La Martiniquaise est également propriétaire de Quartier Français Spiritueux. Tereos, ancien propriétaire, a annoncé hier avoir cédé Quartier Français au groupe pour un montant qui n'a pas été dévoilé. On peut juste supposer qu'il est supérieur à 160 millions d'euros puisque c'était l'offre qu'avait faite Xavier Thiéblin pour l'acquisition de Quartier Français.
La famille Thiéblin, longtemps considérée comme favorite pour reprendre le pôle spiritueux de Quartier Français, a donc vu l'affaire lui passer sous le nez avec cette surenchère de La Martiniquaise. Un deuxième coup dur pour Xavier Thiéblin, ex-PDG du groupe Quartier Français et mis à l'écart en janvier 2010 par ses actionnaires, qui souhaitait un récupérer une partie de son ancien groupe.
L'Autorité de le concurrence sollicitée
Après l'annonce de cette vente, c'est désormais à l'Autorité de la concurrence d'entrer en jeu. Déjà propriétaire de Old Nick, Dillon et Saint-James, La Martiniquaise récupère avec cette acquisition deux nouveaux rhums antillais (trois Rivière et La Mauny) et trois rhums réunionnais (Charrette, Savanna et Rivière du Mât). L'autorité devra donc estimer s'il y a, ou non, abus de position dominante.
Reste maintenant à savoir ce que La Martiniquaise va faire de cette acquisition. On évoque déjà le rachat de la branche antillaise (les rhums trois Rivière et La Mauny) par Yves Hayot, le frère de Bernard. Quant à la branche réunionnaise, Jérôme Isautier se serait déjà positionné. Ce dernier ne cache d'ailleurs à personne avoir discuté avec La Martiniquaise avant même que le groupe n'est acquis Quartier Français. Si Isautier récupérait les rhums Charrette, Savanna et Rivière du Mât, il serait alors propriétaire de tout le rhum réunionnais. Là aussi, l'Autorité de la concurrence aurait alors son mot à dire.