Mercredi soir, suite à la réunion extraordinaire sur la Syrie qui s’est tenue à Rabat, au Maroc, la Ligue Arabe a adressé une sorte d’ultimatum à la Syrie. Trois jours, c’est le nouveau délai que la Ligue arabe a donné à Damas, hier, pour stopper la répression qui aurait déjà fait 3.500 morts selon l’ONU. Hamed ben Jassem, le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, a prévenu que des « sanctions économiques » seraient prises si ce délai n’était pas respecté.
La Syrie, qui avait boycotté la réunion de la Ligue arabe, devait être suspendue déjà depuis hier sur une décision du 12 novembre par 18 des 22 membres de la Ligue.
Lors d’une conférence de presse, après la réunion de l’organisation pan-arabe à Rabat, Hamed ben Jassem a annoncé que la patience des pays arabes touchait à sa fin. Il a toutefois insisté sur le fait que ce n’était pas vraiment un ultimatum: « Je ne veux pas parler de dernière chance pour qu’il (le régime syrien) ne pense pas qu’il s’agit d’un ultimatum, mais nous sommes presque au bout du chemin ».
La Ligue arabe, qui avait convenu de l’envoi de 500 membres d’organisations arabes des droits de l’Homme, de médias et d’observateurs militaires en Syrie, n’attend plus que la signature d’un protocole définissant clairement les obligations et les droits de chaque partie.
L’ambassase du Maroc attaquée
Juste avant la réunion extraordinaire sur la Syrie, le même jour à Rabat se tenait le Forum de coopération turco-arabe réunissant la Turquie et la Ligue arabe. La Syrie a une nouvelle fois brillé par son absence.
Taib Fassi Fihri, ministre marocain des affaires étrangères, a déclaré à cette occasion: “Le régime de Bachar al-Assad ne semble pas écouter notamment les efforts extérieurs, dont ceux de la Ligue arabe, pour régler le problème des violences”.
Ni une, ni deux, l’ambassade du Maroc située à Damas en Syrie a été attaquée, à coups de pierres et d’œufs. Le drapeau marocain a été abaissé.
Lundi Abdallah II, le roi de Jordanie, conseillait à Bachard Al-Assad, le président syrien, de quitter le pouvoir. Tandis qu’Alain Juppé, le ministre français des affaires étrangères, a annoncé mercredi le rappel de son ambassadeur à Damas. Le ministre est attendu ce jeudi à Ankara pour des discussions sur la Syrie.