Après la stratégie gouvernementale, fixant un cadre politique de déconfinement suite à la situation sanitaire actuelle, la LDH à la Réunion, fidèle à son engagement dans le souci du respect des droits, notamment celui de l’éducation, s’interroge sur les mesures proposées pour la rentrée des classes le 18 mai dans l’île.
La reprise de l’école est un impératif pédagogique dans un souci d’égalité et de justice sociale, avec toutes les mesures de sécurité annoncées et respectueuses des règles communes.
Ce retour à la vie scolaire en mode volontariat, suscite le doute, auquel s’associe la LDH, chez les parents, enseignants et élèves, devant le manque de moyens cruciaux, favorables à la transmission de nouveaux savoirs et au bon fonctionnement de l’école.
Il est évident que les mesures exceptionnelles instaurées ont montré leurs limites.
L’usage du numérique a révélé les inégalités. Beaucoup d’enfants n’ont pas pu se connecter, malgré les efforts déployés par les enseignants.
Les jeunes les plus défavorisés et en difficulté, avaient disparu des radars pédagogiques . Cette situation s’est amplifiée au fil des semaines. Chacun sait qu’aucun écran ne peut remplacer la présence du maître auprès de ses élèves.
Cette situation pose réflexion, d’autant plus que « la carte météo COVID » proposée repose sur un constat : pas de vaccin, aucun remède.
Un déconfinement progressif pénalisant encore plus les enfants de familles défavorisées (cantine non assurée dans certaines communes, écoles insuffisamment équipées….) ne peut être la solution adaptée.
· Pour la réussite scolaire et l’égalité des chances de nos jeunes dans un contexte sanitaire satisfaisant,
· Pour une meilleure prise en compte de leurs besoins, dans le respect du droit à l’éducation,
La LDH demande :
– La mise en place d’un plan d’aide aux élèves démunis
– l’annulation de la suppression des 53 postes d’enseignants prévus à la rentrée scolaire 2020-2021
– Le port du masque grand public ou « pédiatrique » gratuit pour tous les élèves.
– Qu’aucun établissement ne devrait fonctionner sans que les règles communes soient respectées.
– Des tests obligatoires pour tous.
D’autant plus que le Conseil scientifique prévoit 3000 à 4000 nouveaux cas à partir du 11 mai (discours du Premier ministre).
Devant tant d’incertitudes, la LDH à la Réunion, dans un souci de solidarité avec la communauté éducative, et afin d’éviter un redémarrage de l’épidémie sur notre territoire, demande aux autorités locales de reporter la rentrée scolaire.
Saint-Denis, le 09/05/2020