La France s’est réveillée avec la gueule de bois ce matin, suite à la défaite 2-0 de l’équipe de France, hier, face au Mexique. Un résultat quasiment synonyme d’élimination pour des Bleus, en dessous de tout sur le terrain. Sans envie, sans solidarité et même sans talent, les Français n’ont pas été dignes de leur rang, pas même capables de se révolter après le premier but.
Si les critiques farinaient sur les Bleus depuis quelque temps, tout le monde attendait un hypothétique réveil, voire un miracle. Un sentiment encouragé par un sélectionneur et des joueurs qui n’ont cessé de positiver, tout au long de la préparation. Que ce soit sur leurs prestations ou sur l’ambiance dans le groupe, les joueurs et le staff ont toujours servi un « tout va bien ne vous inquiétez pas » qui passe aujourd’hui plus pour un mensonge qu’un besoin d’y croire ou de se cacher la vérité.
« Les imposteurs »
Et face à ce sentiment d’avoir été trompée, la France a réagi ce matin. La presse est sans état d’âme pour des Bleus auxquels elle avait laissé une chance. C’est le quotidien sportif L’Equipe qui tire le premier avec un titre sans équivoque : « Les imposteurs ». Dans son édito le journal ne fait pas de détail : « Pas de tristesse, pas de désolation, surtout pas de colère. Ce serait trop donner à ces hommes qui ne savent rien offrir. (…) Le je-m’en-foutisme est la seule bannière sous laquelle cette équipe est capable de rassembler« .
On passe sur les pourtant très justes « Indignes » ou « Lamentables » qui fleurissent pour s’intéresser à ceux qui ont décidé d’utiliser un humour meurtrier pour rire jaune. « Nettoyage aztèque » pour Libération, « La pelle du 17 juin » pour Le Progrès, « Sombre héros » pour l’Union de Reims, ou encore « A la retraite, les Bleus » pour Midi Libre.
« Ces Bleus n’étaient capables que d’un orgueil mal placé »
Les chroniqueurs s’en donnent également à cœur joie, comme s’ils avaient retenu leur plume pendant trop longtemps. Dans la République du Centre, Jacques Camus écrit : « une sanction logique et méritée pour une équipe sans âme, sans envie, sans fierté. (…) ces Bleus n’étaient capables que d’un orgueil mal placé, de mesquines cabales et de mépris pour leur environnement ». Domenech, Govou, Ribéry, Anelka, personne n’échappe à la vindicte populaire, pas même la fédération. Le dernier mot pour L’Equipe, « L’équipe de France va très probablement prendre la porte et sceller une faillite immense, (…) celle d’un sélectionneur, d’un système fédéral et d’une génération de faux cadres ».
« L’équipe de France est à l’image du sélectionneur »
Les anciens de 1998, rarement les derniers pour tirer sur l’ambulance, ont également réagi assez vivement à cette défaite. Légèrement rancunier, Robert Pirès ne passe pas par quatre chemins sur TF1 : « L’équipe de France est à l’image du sélectionneur. Il n’est pas bon, on n’est pas bons ». Toujours sur TF1, Bixente Lizarazu est lui aussi nominatif : « Ce qui m’a interpellé, c’est la première mi-temps de Nicolas Anelka. J’ai vu un joueur marcher… marcher en Coupe du monde. Il n’était pas agressif, pas intéressé par le jeu. (…) L’équipe de France est à la rue et a la tête dans le seau ».
Écarté du groupe avant le mondial, Patrick Vieira reste modéré sur Canal+ : « C’est bizarre, ce soir, j’avais l’impression qu’ils manquaient d’envie. Ils sont peut-être arrivés à un point où ils ne savent plus ce qu’ils doivent faire ». Aimé Jacquet s’est lui déclaré « très touché » par cette défaite tandis que pour Zinedine Zidane, « le meilleur a gagné ». L’ancien meneur de jeu des Bleus a quand même glissé un petit tacle à Raymond Domenech concernant le choix de laisser Yoann Gourcuff sur la banc : « L’entraîneur a pris cette décision, mais je ne suis pas vraiment d’accord avec cela« .
On en oublierait presque qu’il reste un match et que l’équipe de France peut même encore mathématiquement se qualifier. Seulement dans les rédactions, dans les bureaux, dans la rue, dans les bars, personne n’y croit… ni ne le souhaite.