« C’est parti, on remet le couvert et cette fois ce sont les artisans qui vont descendre dans la rue ». Joël Mongin, président de la FNTR (Fédération Nationale des Transporteurs Routiers) n’a pas sa langue dans sa poche et menace de reproduire les opérations de mobilisation du mois de novembre dernier. « Sauf que cette fois, ce ne sont pas uniquement les transporteurs qui vont descendre dans la rue, mais aussi les terrassiers, les PME du bâtiment et des centaines d’autres petites entreprises. La Réunion économique, c’est nous ». Selon la fédération, le COSPAR semble ignorer la situation financière de 95% des PME de l’ile.
Et si le Collectif doit parler au nom des entreprises, « qu’il fassent un état des lieux d’abord ». Ainsi, ce que le collectif de lutte contre la vie chère demande aux uns, notamment une augmentation des salaires de 50 euros négocié avec le MEDEF, est irréalisable pour la majorité des entreprises de l’île représentée aujourd’hui par la FER. Si le MEDEF donne 50 euros, il se positionne à son niveau » explique Joël Mongin.
Pour la FER, les banques sont les premières responsables de l’aggravation de la crise car elles abandonnent les entreprises sans aucune concession, alors qu’elles ont pris l’engagement auprès du gouvernement de soutenir les entreprises en difficulté. Selon le leader syndical, les artisans ont de gros problèmes financiers à cause des impayés. En réaction, les établissements bancaires n’hésitent pas à envoyer les huissiers chez les entreprises qui n’ont plus de trésorerie. « Hier, un artisan m’a dit qu’il allait en finir parce que la banque ne le suit plus. Ce que je sais c’est que les comptes sont saisis. On est en situation de crise, alors pourquoi rien n’est fait? », s’insurge le syndicaliste.
Par ailleurs, la Fédération met en garde le président de la Région qu’il désigne comme le second responsable de la détérioration du climat économique et social. « La Région n’appartient pas à Paul Verges mais à la population. Qu’il demande à son homologue guadeloupéen comment lui, a pu supprimer l’Octroi de mer », s’interroge le porte parole de la FER.
Alors que l’ économique de l’île s’enlise, la nouvelle entité se positionne dans les négociations parmi les partenaires sociaux, et déposera une motion à la Préfecture ce lundi 23 mars. La FER compte battre le fer tant qu’il est chaud…