Joseph Sinimalé avait apparemment commencé à prendre les premiers contacts bien avant le 1er tour de l’élection. Et, avec l’acharnement qu’on lui connait, il a rencontré personnellement ou a eu au téléphone chacun des 36 élus de la majorité de Droite et du Centre. On ne sait ce qu’il leur a promis, mais il a dû être convaincant puisqu’il a réussi à faire basculer une large majorité en faveur d’une élection de sa fille.
Son travail de sape a été facilité par le fait que de nombreux élus n’avaient toujours pas pardonné à Nassimah Dindar ses alliances passées avec le PS et le PCR au sein d’une majorité « zembrocale » qui a dirigé le Département de mars 2008 jusqu’à aujourd’hui.
Didier Robert et Michel Fontaine ont bien tenté de peser de tout leur poids dans la balance pour que la parole qu’ils avaient donnée à Nassimah Dindar soit respectée, mais le vote s’étant effectué à bulletins secrets, chacun a pu glisser anonymement une peau de banane à la présidente sortante sans risque d’être identifié.
Il était plus d’une heure du matin quand Nassimah Dindar a claqué la porte de la réunion dans une colère non contenue. Elle a refusé de commenter les événements, se contentant de lâcher aux journalistes : « ce sont tous des traîtres« , avant d’annoncer qu’elle allait malgré tout se porter candidate à la présidence. Sans doute avec le secret espoir que l’addition des voix qui l’ont malgré tout soutenue hier soir (où l’on trouverait notamment les conseillers départementaux de St-André, ceux de Ste-Marie, ceux du Tampon et Alain Armand), plus celles de l’opposition du PS, du PCR, de PLR et du LPA, allait lui permettre de rééditer le coup de mars 2008 et de remporter malgré tout la victoire sur le fil.
Contrairement à ce que l’on pensait, la lutte pour la présidence du Palais de la Source sera bien plus serrée que prévu jeudi matin et bien malin celui qui aujourd’hui peut donner le nom de la future présidente. Comme souvent, la décision devrait se faire au cours d’ultimes tractations, quelques minutes avant le scrutin.