La Cour des comptes a rendu public ce jeudi après-midi, à Matignon, son rapport annuel sur la situation et les perspectives des finances publiques ainsi qu’un audit demandé par le Premier ministre, Philippe Edouard.
« En dépit des efforts engagés, la situation des finances publiques de la France est loin d’être assainie », commence par déplorer le rapport des magistrats financiers en charge d’émettre des recommandations aux acteurs publics. « En 2017, sans mesures fortes de redressement, écrivent-ils, le déficit public dépasserait l’objectif de 0,4 point de PIB, pour atteindre 3,2 points de PIB ; en 2018 et au-delà, un effort d’économies sans précédent serait nécessaire pour respecter la trajectoire du Programme de stabilité », s’inquiète ainsi la Cour des Comptes.
Loin d’en rester au constat, elle émet des pistes de réflexion pour tenter de juguler le déficit et la dette du pays. Parmi les leviers d’action qu’elle identifie pour maîtriser durablement l’évolution des dépenses publiques, la question des majorations en cours en Outre-mer a été une nouvelle fois soulevée.
2,2 milliards d’euros d’économie
« Les économies potentielles identifiées sont considérables. Certaines résultent d’une action volontariste sur les effectifs, les rémunérations, les retraites ou le temps de travail », explore la Cour des Comptes. Parmi ces pistes d’économie, la Cour des Comptes estime que la surrémunération des fonctionnaires en poste Outre-mer est largement supérieure au surcoût de la vie dans ces territoires.
Un constat finalement pas nouveau puisqu’il reprend les rapports livrés ces dernières années aux gouvernements successifs.
Selon le rapport de la Cour des comptes publié le 11 février 2015 déjà, « la surrémunération des fonctionnaires ne se justifie plus dans son dispositif actuel. Pour appuyer leur réflexion, les magistrats constatent que les écarts de prix entre l’hexagone et les départements d’Outre-mer se sont réduits. A La Réunion, cet écart n’est plus que de 12,4% en 2010 pour une « majoration de salaire » de 53%. »
La Cour des comptes estime à 2,2 milliards d’euros l’économie qui pourrait être réalisée si le gouvernement venait à s’intéresser de plus près aux avantages réservés aux 91.000 fonctionnaires (chiffres de 2012) qui en bénéficient.