Un interlocuteur national en contact direct avec les négociations salariales du plus haut niveau, quoi de mieux pour aguerrir le discours des syndicalistes péi? C’est la mission assignée à Eric Aubin, négociateur national « Assurance chômage et retraites » de la CGT. En visite dans l’île, ce dernier fait profiter de son expérience les différentes composantes de la CGTR.
Autour de la table, les représentants CGTR des Finances publiques (Pierrick Olivier), du BTP (Jacky Balmine) ou encore du secrétaire général de la CGTR (Ivan Hoareau) étaient attentifs.
« On a une grosse inquiétude au niveau du traitement de l’emploi qui est saucissonné. Hier c’était les séniors qui n’arrivaient pas à trouver un emploi (40% seulement d’entre eux sont en activité à 60 ans), aujourd’hui on traite de l’emploi des jeunes. Une catégorie par ailleurs en négociation actuellement avec le Medef sur le plan national« . Pour Eric Aubin, pas de doute, cette parcellisation des problématiques ne répond pas à la question de la résorption du chômage. « Il faut une réponse globale pour stopper la chute du niveau des pensions en France. Cela passe par une augmentation des salaires« , avance-t-il.
Parmi les solutions entrevues par le « négociateur« : « lutter contre la baisse des cotisations sociales« . Même si la bataille plus ou moins vaine contre la réforme des retraites (version 2010) semble avoir été digérée, il ne s’interdit pas de repenser à un scénario englobant la question des conditions de travail et donc de la fameuse pénibilité. « Un tout en somme » pour contrecarrer les propositions gouvernementales qui avancent sous couvert de mise en péril du financement de ces mêmes retraites. « On demande à ce que cette négo soit rouverte« , lance Eric Aubin, en parlant de la pénibilité.
De l’efficacité des accords Cospar…
De pénibilité il en sera d’ailleurs question très prochainement, le 28 avril, lors d’une journée à l’appel de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Pas relayée à la Réunion, cette journée verra les organisations syndicales rendre hommage à ces hommes qui ont été victimes d’accidents dans leur travail. Une thématique qui s’est élargie, au fil des ans, à tous les travailleurs et à la pénibilité qu’ils rencontrent.
A ses côtés, Ivan Hoareau, aura eu un mot à l’encontre de l’accord Cospar qui souffle ses deux bougies d’existence. Le leader de la CGTR ne rend pas responsable ces fameux accords, avec ses 150 euros à la clé, d’un quelconque blocage dans les négociations annuelles obligatoires. « Ce n’est pas le Cospar en lui-même qui n’a pas marché – le Cospar c’est quand même un plus sur la paie quoi qu’on en dise – mais il nous a manqué (en désignant l’ensemble des syndicats) le maintien du rapport de force qui s’en est suivi« , conclut Ivan Hoareau.