Thomas, Bryan et leurs camarades ont accepté de venir s’asseoir aux côtés des représentants syndicaux de la CGTR pour parler emploi et jeunesse face à la presse. Ils ont moins de 25 ans et se retrouvent, depuis plusieurs mois voire quelques années, sans emploi et sans formation.
Tous ont voulu, par leur présence et au travers de leur expérience personnelle, partager leur déception et leurs difficultés. Beaucoup ont cru en les annonces formulées, à la Réunion, par le président de la République, François Hollande, sur les emplois d’avenir. 40.000 contrats seraient à disposition de la jeunesse réunionnaise, financés à 90% par l’Etat… Eux se demandent où sont ces contrats.
« A ce jour, rien », regrette le syndicaliste, Jean-Yves Payet. « Nous constatons une démission des responsables politiques locaux, un manque d’intérêt total quant à la situation et au devenir de la jeunesse réunionnaise« , condamne-t-il.
Mélanie a 18 ans et un bac pro secrétariat en poche. Voilà 5 mois qu’elle galère: « Je me suis inscrite après le bac à Pôle Emploi et à la Mission locale. J’ai un projet de formation en CFA mais en attendant j’ai cherché un travail. J’ai déposé des CV et lettres de motivation sur toute l’île, mais rien. Mes parents n’habitent pas à la Réunion, je n’ai pas d’aide pour vivre », expose-t-elle.
Damien, 22 ans, confirme: « Aucune aide n’est donnée pour les jeunes sans emploi. Il faut attendre 25 ans pour avoir au moins le RSA« . Lui est à la recherche d’un emploi dans la branche génie mécanique depuis 2 ans: « Je n’ai pas pu bénéficier des quelques formations proposées par Pôle Emploi, et je n’ai encore jamais eu d’offres d’emplois dans mon domaine professionnel« , témoigne le jeune homme qui avait porté beaucoup d’espoir dans la mise en place du dispositif des contrats d’avenir.
La CGTR n’entend pas promettre monts et merveilles aux jeunes, mais lui lance un appel pour une large mobilisation car « ce n’est qu’ainsi qu’ils pourront se faire entendre. Ils doivent se manifester, et nous serons là, à leurs côtés« , poursuit Yvan Hoareau.
La CGTR parle d' »immobilisme général » alors que les quartiers « bouillonnent » toujours un peu plus. Le syndicat propose son soutien à tous les jeunes qui se mobiliseront pour avoir un emploi pérenne ou une formation qualifiante. Les jeunes rencontrés disent être encore motivés, « on tente tout » expliquent-ils, mais la CGTR espère désormais convaincre le reste de la jeunesse réunionnaise dont une partie serait tombée dans « le désespoir » selon leurs camarades interrogés ce jour.