Le ministère a fait le choix presque en catimini, à la veille des vacances scolaires, de clore le débat sur la nomination du nouveau secrétaire général d’académie en édictant l’arrêté ci-dessous, coupant court ainsi aux polémiques suscitées.
Le ministère de l’éducation nationale a ainsi adressé un véritable bras d’honneur à tous ceux qui réclamaient qu’une attention particulière soit accordée aux candidatures locales.
Oubliées les bonnes intentions du Président de la République qui, dans un courrier du 14 avril adressé à Patrick Karam (Président du CREFOM), précisait que « la représentation des Outre-mer en tant que composante de la diversité de la population de notre pays doit être, ainsi que vous le souhaitez, favorisée. Aussi, votre proposition de fournir aux administrations publiques (Ministères, collectivités, Parlement…) des suggestions de candidats ultramarins pour des nominations dans la haute fonction publique,…peut-elle contribuer à améliorer cette représentation…
Pour sa part, la Cgtr educ’action n’avait pas et n’a pas d’opposition de principe au recrutement du nouveau secrétaire général à partir du moment où sa candidature à bien répondu aux principes de compétences, d’expériences acquises, de savoir faire et savoir être.
Cela étant, force est de constater que l’académie et le ministère ont cultivé l’art du secret en se gardant d’asseoir toute la transparence nécessaire dans le choix et les motivations qui ont conduit à retenir en priorité cette candidature plutôt qu’une autre et ce, au prétexte de son pouvoir discrétionnaire en matière de recrutement pour ce type d’emploi.
Certains y verront un « arrangement entre amis » et la victoire des réseaux, d’autres l’aboutissement d’une procédure ou la motivation des choix n’est pas requise légalement.
Espérons que cette nomination imposée par le ministère de l’éducation n’affectera pas, dans l’intérêt des élèves, les relations entre l’académie et les exécutifs locaux (conseil départemental et conseil régional ) qui, rappelons le, étaient fortement opposés à cette candidature.
Dans tous les cas, force est de constater que nous sommes encore loin de l’esprit et des recommandations du CIOM sur l‘amélioration de l’accès des ultras marins aux postes de responsabilité tout comme nous sommes encore loin de clore le chapitre du pouvoir discrétionnaire de l’administration qui s’affranchit des plus élémentaires règles de transparence
La CGTR EDUC’ACTION a toujours été favorable à une fonction publique ouverte sur notre territoire, non discriminante, mais cette ouverture ne doit pas signifier la mise sur le coté et l’exclusion de fait des cadres réunionnais aux postes de responsabilités. Il n’y a aucune raison qu’à compétences égales un cadre local ne puisse pas pouvoir trouver toute sa place, et là, sur la base de ce principe, nous n’avons aucune garantie de la non exclusion de candidatures locales
Au delà du cas de la nomination du nouveau secrétaire général d’académie, la CGTR EDUC’ACTION continuera d’ouvrer pour des mesures qui permettent un encadrement plus représentatif de la société et du territoire de vie et cela sans succomber, répétons le, « aux sirènes et facilités populistes que s’autorisent les politiques qui prônent la préférence régionale comme d’autres la préférence nationale, en se fondant sur le refus de l’autre et une certaine forme de xénophobie »
Le secrétaire général de la CGTR EDUC’ACTION
Patrick Corré