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La CGPER s’interroge sur l’avenir de la filière canne

Les 28 millions d’aide compensatoire à la suppression des quotas sucriers en outre-mer seront finalement versés l’année prochaine à la filière canne réunionnaise. Une bonne nouvelle pour la CGPER qui s’interroge néanmoins sur l’avenir de la filière et l’orientation proposée par l’Etat.

Ecrit par NP – le mercredi 24 juillet 2019 à 10H17

Dans un communiqué en date du 18 juillet, le ministère de l’Agriculture a annoncé le maintien de l’aide compensatoire à la suppression des quotas sucriers outre-mer. 28 millions d’euros seront donc versés l’année prochaine à la filière canne. La CGPER salue cette décision et prend note de l’orientation proposée par l’État pour l’avenir : » un modèle agricole qui permette de relever les défis climatiques et sociétaux auxquels il doit faire face tout en tenant compte de l’évolution des tendances de marchés ». La CGPER fait part de ses interrogations au sujet de la déclinaison proposée par l’État.

La montée en gamme a déjà eu lieu, ce sont les sucres spéciaux. Pendant que l’usinier augmentait la part des sucres spéciaux dans sa production, le prix de la canne payé au planteur a stagné. Comment faire pour que la montée en gamme déjà effectuée et celle proposée puisse augmenter le revenu des planteurs ?

Au sujet de la « valorisation de l’origine ultramarine », la CGPER demande si la création de ce label permettra d’augmenter le prix du sucre et quelle sera la répercussion sur le revenu des planteurs ? Est-ce en lien avec le projet de raffinerie de Tereos ?

Au sujet du développement du sucre bio, la CGPER demande que soit réalisée une étude de marché et que soit établie un mode de rémunération spécifique pour les planteurs qui se lancerait dans la canne bio, car ils seraient pénalisés par la formule actuelle.

Sur la « transition vers la canne-énergie », de nombreuses questions se posent : Quel est le véritable bénéfice tiré de la bagasse, et la part versée aux planteurs ?
 Est-ce transition de la totalité de la filière vers la production d’énergie ? Qui achètera la canne énergie, Tereos ? Albioma ? Un autre opérateur ? Que deviendra le jus de canne extrait préalablement de la bagasse qui doit être brûlée ?

Au sujet du « développement de nouvelles filières pour s’affranchir notamment des importations d’aliment de bétail », la CGPER pose les questions suivantes : Quelles sont ces nouvelles filières ? Vont-elles utiliser une partie des terres plantées en canne ? Quel serait l’impact sur les producteurs de foin ?

La CGPER constate que le communiqué du gouvernement laisse des zones d’ombre. Tout d’abord, la question de la transparence sur les recettes de la filière n’est pas posée. Par exemple, quelle est la part de la mélasse dans les revenus tirés de la transformation de la canne, et combien pour les planteurs ? Ensuite, rien n’est dit sur les nouvelles valorisations. Pourquoi ne pas étudier la possibilité d’utiliser de la canne pour remplacer le plastique qui va être interdit dans les récipients alimentaires ? Sur de nombreuses questions, seul l’usinier détient la réponse.
 
Nous avons vu une union de tous dans le combat pour préserver les 28 millions. Pourquoi ne pas s’appuyer sur cet aspect positif pour envisager de nouvelles relations dans la filière ?
Si Tereos ne veut pas que toutes ces informations soient sur la place publique, pourquoi ne pas traiter les planteurs de canne à égalité avec les planteurs de betterave ? 
D’où notre proposition : que la filiale Tereos Océan Indien ait le statut de coopérative ouverte aux planteurs de La Réunion.
Cette ouverture pourra créer un climat de confiance, car les planteurs seront associés directement à la politique de l’usinier en termes de recherche, de commercialisation de nouveaux produits et de partage des bénéfices.
 
Le président, Bernard Maratchia

 

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