[Football régional: Une reprise qui fait grincer des dents]urlblank:https://www.zinfos974.com/Football-regional-Une-reprise-qui-fait-grincer-des-dents_a157618.html
Les tensions entre le club Rouge et Blanc et le bouillant patron du foot peï ne datent pas d’hier. En effet, lors de la reprise du championnat de Régionale 1 le 19 juillet dernier et alors que son club rencontrait JSSP, Gérard Grondin n’avait pas caché ses critiques sur cette reprise, l’estimant prématurée, un mois après le déconfinement sur l’ensemble du territoire national. « Le SDEFA, a défendu l’idée d’un report de ce championnat de quelques semaines, principalement pour la protection de la santé de nos jeunes joueurs et mieux les préparer physiquement et mentalement à une reprise sereine », s’était justifié le club dans un communiqué.
Pas de quoi faire bouger la Ligue d’un iota, qui avait menacé le SDEFA d’une mise en demeure si le club dionysien ne reprenait pas le chemin des terrains. Face au risque qui pesait sur le devenir du club, son président avait accepté à contre-coeur cette décision « pour éviter la fermeture de notre club, et condamner nos jeunes pratiquants passionnés par le football ».
Depuis, la hache de guerre est officiellement déterrée entre le président Ethève et Gérard Grondin. Un nouvel accroc interviendra entre les deux hommes en novembre dernier, à l’occasion d’un match de Coupe de France entre le SDEFA et la Sainte-Marienne. En soutien aux joueuses du club (plus de 80 sur les quelque 400 licencié(e)s des Rouge et Blanc) qui sont privées de matchs depuis le mois de juillet, le SDEFA n’avait finalement pas aligné d’équipe face à l’USSM. Résultat: une défaite 4-0 sur tapis vert pour le club dionysien. Une décision assumée par son président qui voulait marquer le coup face à une « injustice ».
Mais à quelques jours de l’élection du nouvel organigramme de la Ligue, c’est au tour de Gérard Grondin de balancer ses vérités au cours d’un point presse ce mercredi au local du club au Stade de la Redoute.
En 2017, Yves Ethève, dans une lettre envoyée non pas à Gérard Grondin mais directement à son employeur (Gérard Grondin est fonctionnaire d’Etat depuis 37 ans au ministère de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale), s’était plaint du comportement de ce dernier.
Extraits:
« M.Grondin Gérard est constamment à la LRF et a des réactions qui nous amènent à se demander si il est en mission pour dénigrer l’institution et perturber une partie de notre personnel »
« …Il devient vulgaire et porte à l’encontre du Président des propos mensongers et diffamants ».
« Cette personne se permet de déambuler dans les divers bureaux de nos services, de proférer des remarques sur la nouvelle mandature représentée par M.Yves Ethève et son Comité directeur »
Or, dans la réponse apportée par l’ancien directeur de Gérard Grondin, et après enquête, celui ci a dédouané son employé. « Je considère pour ma part que Gérard Grondin est un fonctionnaire exemplaire, loyal et consciencieux. Il a, à ce titre, obtenu une promotion en 2016 », écrivait le Directeur de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de La Réunion. « Je ne dispose d’aucun élément de nature à démontrer que Gérard Grondin entretiendrait une confusion entre son statut de fonctionnaire de l’Etat et ce qui relève de son engagement associatif. A ma connaissance, il n’a jamais mis en avant les fonctions qu’il occupe à la DJSCS dans ses interventions publiques au sujet de la situation de la Ligue de football », avait-il conclu dans sa lettre adressée à Yves Ethève.
« Un camouflet pour Yves Ethève »
Pour Gérard Grondin, c’est un « camouflet » pour le patron de la LRF. « Je n’accepte pas que l’on puisse m’accuser de propos mensongers aussi bien sur les terrains de foot ou à la Ligue. D’autant que ces accusations vont directement, par une plainte, à mon supérieur hiérarchique (NDLR: Gérard Grondin est fonctionnaire d’Etat au ministère de la Jeunesse et des Sports) », déplore Gérard Grondin.
« C’est le procédé qui me dérange beaucoup. Depuis quand mélange-t-on vie personnelle, associative et professionnelle ? Quand il y a un problème il est censé nous (NDLR: les présidents de clubs) voir, et non pas passer par notre employeur. S’il y a un problème sur un terrain de football, on ne peut pas nous sanctionner ailleurs. Il part sur un autre terrain et je ne pense pas que les autres présidents apprécieraient ces coups de pression », poursuit Gérard Grondin, qui souhaite mettre en lumière les tentatives de « déstabilisation » d’Yves Ethève.
Interrogé par l’un de nos confrères sur le fait que ces révélations interviennent à quelques jours de l’élection du nouveau président de la LRF, alors que cette histoire remonte à 2017, Gérard Grondin assume, assurant que c’est Yves Ethève qui a choisi « d’emprunter cette voie ». « ll faut bien que les autres présidents de clubs soient mis au courant de telles méthodes. Je veux les amener à réfléchir sur ces procédés car ils pourraient également subir ces pressions. S’il se mettaient à ma place, que feraient-ils ? J’ai subi un préjudice moral important. Mais malgré tout, cette histoire aura eu le mérite de donner à mon directeur l’occasion de désavouer à M.Ethève. Un beau camouflet pour lui (sourires). À lui de voir s’il veut poursuivre sur cette voie mais ce n’est pas avec de telles méthodes que l’on va inciter les bénévoles à revenir aux bords des terrains. Nous bénévoles, venons donner de notre temps aux jeunes et on essaie de les attaquer dans leur vie personnelle », regrette le formateur.
« Moi ce qui m’intéresse c’est de faire du football. On a créé le SDEFA il y a 25 ans avec 1,50 euro, on l’a fait avec beaucoup de courage et de coeur en n’ayant que des bénévoles. Depuis quelques années, nous avons en moyenne plus de 400 licenciés, féminines comprises, faisant de nous l’un des 5 ou 6 clubs de l’île avec le plus grand nombre de licenciés. On s’engage beaucoup pour notre jeunesse. On ne comprend pas pourquoi on dérange: nous ce qui nous intéresse, c’est faire du foot », conclut Gérard Grondin.