Après avoir vilipendé l’attitude des deux anciens adjoints Savigny et Lauriol, l’opposition de la Possession est entrée de plain-pied dans son rôle face à la municipalité.
Tous les faits et gestes de la nouvelle équipe sont disséqués. La première salve de moques en tôle est assurée par Erick Fontaine. Les premières sorties en conseil municipal de la majorité lui font dire que la ville « va dans le mur ». Cette impression est matérialisée selon lui par le fait que le budget primitif voté ne colle pas au « catalogue » énoncé quelques jours plus tôt lors des orientations budgétaires. Sur les grands projets, l’opposition met le doigt sur les contradictions de Vanessa Miranville, tantôt opposée à la zac cœur de ville, pour finalement signer – via son concessionnaire – les 14 millions d’euros amorçant la première tranche du chantier. Aucun emploi ne doit être remis en cause par ces temps difficiles, persiste l’opposition.
Erick Fontaine poursuit dans la même veine. L’observatoire fiscal que souhaite mettre en place la majorité s’apparente « à la CIA. Et de quel droit des agents municipaux peuvent entrer chez les gens ? », demande-t-il.
Ce premier tableau de critiques n’est qu’une mise en bouche. Les prétextes utilisés par la maire Vanessa Miranville à propos de la situation délicate des comptes communaux a le don d’énerver l’opposition qui entrevoit la brèche. « Nous entendons toujours le même discours comme quoi il n’y a plus d’argent mais plusieurs recrutements, grâcement payés, ont été effectués ces derniers mois », ne laisse pas passer Philippe Robert.
Dans son viseur, les deux collaborateurs de cabinet qui émargent à 3 et 4.000 euros. « Quel est leur CV? S’agit-il de les remercier pour leur campagne électorale? » demande-t-il.
La DGS de métropole n’est pas encore installée que son salaire l’a précède. 7.600 euros selon Philippe Robert, avec les à-côtés : prime de déménagement et logement de fonction à 1.900 euros. Toujours selon l’opposition qui raille cette attitude qui consiste à exclure l’embauche de Réunionnais.
Des dépenses sous le feu des critiques
Le recrutement de Philippe Lew, ancien mandataire financier du candidat Robert il y a une décennie, ne passe également pas. « Attendons de voir son salaire, qui à l’instar de ses collègues, devrait être mirobolant », prend les paris Philippe Robert.
Après ses lieutenants, Vanessa Miranville est aussi attaquée sur ses émoluments, qui passent de 2.800 à 3.400 euros, soit 600 de plus que l’ancien maire croit savoir l’opposition. Preuve qu’il a du retard à rattraper depuis deux mois, le groupe met sur la table – toujours dans le registre de la gabegie – les 21.000 euros injectés dans les deux fêtes organisées en l’honneur de la victoire de Vanessa Miranville, dont l’une privée au domaine Bois de senteur. « Si la situation de la ville était si catastrophique, je ne pense pas que madame le maire aurait engagé ces dépenses », poursuit-il son travail de sape.
Un dernier sujet lui tient particulièrement à cœur. L’annonce de la division par deux des subventions de l’ASP condamne le « club historique » aux 400 adhérents, le deuxième plus gros effectif après la Saint-Louisienne. Pour Philippe Robert, le travail abattu par les anciens dirigeants et la promesse d’une belle saison (le club est actuellement 1er de super D2) ne mérite pas qu’un trait définitif soit tiré. L’opposition est prête à s’engager sur le terrain d’une manifestation, avec les parents et dirigeants du club de foot pour rappeler l’amour qu’ils portent à leur maillot.