Revenir à la rubrique : Courrier des lecteurs

L’octroi de mer, le déshonneur de la France !

Jusqu’en 1943, l’octroi de mer était le pendant de l’octroi « métropolitain » en outre-mer. Mais après les difficultés rencontrées par les Parisiens pour s’approvisionner, le Président Laval de la France occupée, supprima l’octroi « métropolitain » qui n’a jamais plus été appliqué sur le territoire métropolitain, sous sa forme originelle ou sous aucune autre forme. Ainsi avec cette […]

Ecrit par j – le mardi 27 octobre 2015 à 09H42

Jusqu’en 1943, l’octroi de mer était le pendant de l’octroi « métropolitain » en outre-mer. Mais après les difficultés rencontrées par les Parisiens pour s’approvisionner, le Président Laval de la France occupée, supprima l’octroi « métropolitain » qui n’a jamais plus été appliqué sur le territoire métropolitain, sous sa forme originelle ou sous aucune autre forme. Ainsi avec cette suppression de l’octroi mais pas de l’octroi de mer, je peux affirmer aujourd’hui que l’octroi de mer est devenu une taxe coloniale à partir de 1943.

De même, dès la création de la communauté économique européenne CEE en 1957 par le traité de Rome, dont la première mission fut l’union douanière (la suppression de droits de douane) entre 6 pays d’Europe dont la France, l’outre-mer fut exclu de cette union douanière car le maintien l’octroi de mer, un simple droit de douane à l’époque, n’était pas compatible avec le fondement même de cette union douanière.

Et en 1990 avec la création de l’Espace Schengen, un espace de libre circulation des personnes pour les habitants des pays qui en font partie dont la France, l’outre-mer fut une nouvelle fois exclu de cet espace européen, puisque la convention Schengen imposait la levée des contrôles aux frontières de ses membres, et donc toujours incompatible avec la taxe de l’octroi de mer, car sans les contrôles aux frontières en outre-mer, cette taxe ne pouvait plus être prélevée sur les marchandises transportées par les voyageurs en provenance des pays de l’espace Schengen (Anecdote : L’Irlande, souhaitant intégrer l’espace Schengen alors que la Grande-Bretagne ne le souhaitait pas, elle y a renoncé pour préserver son accord de libre circulation avec la Grande-Bretagne, pendant que la France reniait son outre-mer).

Alors, comment ne pas voir à travers ces trois reniements de l’outre-mer par la France un déshonneur, d’autant plus que cette trahison est le fruit d’une grande bassesse, celle qui consiste à se servir d’une taxe, l’octroi de mer, pour contraindre les populations à mendier perpétuellement leur subsistance, à l’assistanat, pour empêcher le développement économique d’un territoire dans la seule crainte qu’une émancipation économique n’entraîne une émancipation totale, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et pour profiter des avantages qu’offrent ces territoires sans avoir à en payer le prix, le colonialisme.

Et avec l’aide des « komandèr » locaux, nos élites, depuis 1992 l’octroi de mer est prélevée aussi bien sur les produits importés que sur les produits fabriqués localement, une situation que n’importe quel économiste, mais pas ceux de la Réunion, qualifierait de suicidaire économiquement, du moins si l’on ne souhaite pas faire de la Réunion une simple base de consommation, puisque la barrière douanière qu’était censé être l’octroi de mer a définitivement été levé avec la taxation des produits locaux, juste pour satisfaire les exigences de l’Union européenne en matière de concurrence.

Ainsi, la France et l’Union européenne exigent de nous d’être loyaux, tout en restant les enfants bâtards aussi bien de la République que de la construction européenne…

Je ne sais pas ce qu’en pensent les Réunionnais et les autres ultramarins, mais lorsque je suis invité à rester en dehors de la France et de l’Union européenne, je me dis que si je suis le bâtard de mon père, ma patrie, mais je ne serais jamais celui de ma mère, la Réunion…

Jimmy LAI-PEI

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Des bas-bleus au centenaire d’une « aiguille mesurant l’espace » : Reflet d’un amour des lettres et des industries créatives

Avez-vous déjà entendu parler du Bas-bleuisme ? Un mouvement de femme de lettres mais aussi de réformatrices sociales, mécènes, salonnières, critiques littéraires et enfin membres influentes de la société éponyme des bas-bleus. Leur héritage laisse aux générations futures une esthétique littéraire pleine d’aspiration, au même titre que des œuvres d’art originales, ainsi que des tissus et des designs, reflétant l’amour de femmes leaders pour l’artisanat de qualité et l’industrie du futur.