La reprise de l’Arast coûterait 50 millions d’euros selon un chiffre avancé par le Département. Ce montant lancé à la volée sans aucune explication est à prendre avec discernement et lucidité.
En effet à ce jour, la dette réelle de l’Arast reste difficile à cerner. Selon le document remis hier soir par l’intersyndicale, “l’état provisoire fait apparaître une créance totale de 20,3 millions d’euros. Mais, nous contestons près de 7 millions”.
“Ces 13,3 millions d’euros de déficit ne sont que l’addition des subventions prévues et non versées par le Conseil général au cours de ces dernières années”. Autre source de divergence : le coût horaire d’intervention.
Si l’Arast a respecté la loi et a payé ses employés selon les critères fixés par la Cnaf (Caisse nationale des affaires familiales), c’est-à-dire à un coût horaire de 19,14 €, le Conseil général lui, a toujours réglé ces heures d’intervention à un taux horaire fixé par les entreprises privées de services à la personne (autour de 14 €).
Qui a commis une erreur de gestion ? Qui a été irresponsable et incompétent ? Peut-on vraiment reprocher à l’Arast sa politique de formation et de professionnalisation des services à la personne ?
La “privatisation” de ce service social qui relève de la compétence du Conseil général, arrange la collectivité locale en quête de nouvelles recettes. Aujourd’hui, il est clair que le Département ne veut plus payer au prix fort le taux horaire des prestations.
3 ou 4 euros multipliés par un million d’heures, ça coûte. “C’est le prix à payer pour un personnel formé et qualifié, pour un travail de qualité et professionnel”, rétorque l’intersyndicale.
Le choix final revient désormais aux élus du Conseil général via l’audience du tribunal d’instance du lundi 28 septembre. Les employés de l’Arast ont encore l’espoir d’infléchir cette position d’ici lundi. “Nous serons dès ce matin devant les grilles du palais de la Source…”
Sur la vidéo, Alix Damour, membre de l’intersyndicale, revient sur le nombre de licenciements demandé par le Conseil général.