Le constat est stupéfiant. Les sommes d’argent accordées aux victimes d’accident de la vie (circulation, travail, sport…) sont jusqu’à 20 fois inférieures à celles versées en métropole, pour les mêmes accidents et les mêmes préjudices.
Cette situation découle de plusieurs éléments. “Il y a d’abord une méconnaissance du droit et des procédures existant dans ce domaine. Il y a aussi un manque d’experts, juristes et avocats spécialisés en matière d’indemnisation à La Réunion. Il y a enfin l’appréhension, la peur voire l’angoisse d’un grand nombre de familles, d’affronter des procédures interminables et complexes pour obtenir des dédommagements financiers”.
Daniel Raymond, président l’AAAAV, n’a à aucun moment évoqué l’hypothèse de courtiers et experts en assurance peu scrupuleux, dans l’île. Zinfos974.com aura tout de même l’occasion de révéler certaines pratiques, notamment le cas d’une famille qui a perdu sa maison dans un incendie à Sainte-Suzanne en décembre 2008.
Ne rien signer sans un juriste
“Comme dans le cas de cette famille à Sainte-Suzanne, il est difficile pour les victimes d’un accident de la vie, de réagir avec lucidité et objectivité, les premiers jours qui suivent le drame. Car, ils sont dans une grande souffrance. C’est tout à fait humain”, explique Daniel Raymond.
“C’est aussi pour cela que les victimes ne doivent signer aucun papier, aucun document, aucune convention sans être assisté d’un juriste ou d’un avocat spécialisé dans l’indemnisation des préjudices subis. Car, c’est une partie inégale entre l’assureur et les victimes qui commencent”.
“Les victimes ignorent qu’elles ont des moyens juridiques et financiers à leur disposition pour obtenir une juste indemnisation. Ainsi dans tous les contrats d’assurance, il y a une clause de protection juridique. Cela permet de payer l’avocat expert choisi ou nommé”.
“Certains avocats choisissent d’avoir une commission sur le montant d’indemnisation obtenue. Ils ne perçoivent leurs honoraires seulement après que les victimes aient été indemnisées”.
200€ de cotisation après l’indemnisation
L’Association australe d’aide aux accidentés de la vie s’évertue d’une part à diffuser toutes ces informations au public, et d’autre part à accompagner toutes les victimes d’accident de la vie dans leur démarche, c’est-à-dire tout le long de la procédure d’indemnisation.
“Nous collaborons avec un avocat expert de Nantes qui sera ce mois-ci à La Réunion. Nous accompagnons aujourd’hui une quinzaine de dossiers. Nous demandons aux victimes, une cotisation de 200 € que nous percevons généralement à l’issue de l’indemnisation”.
“Et si ces personnes veulent ensuite faire un don à l’association pour nous aider à poursuivre notre mission, cet argent sera bien utilisé…”, a conclu Daniel Raymond, président de l’Association australe d’aide aux accidentés de la Vie.