Revenir à la rubrique : Courrier des lecteurs

L’imposture de « l’écologie politique »

Beaucoup  de thérapeutes  pourraient en témoigner : certains  patients  sont  incapables de guérir   parce qu’au  fond   ils  tiennent   à leur maladie  ou même , tellement  las  qu’ils sont  de la vie , se verraient  déjà  dans l’au-delà   , à la  condition que  tout le monde y trépasse  avec eux .    N’en déplaise aux cassandres […]

Ecrit par Pierre BALCON – le dimanche 17 mai 2020 à 14H38
Beaucoup  de thérapeutes  pourraient en témoigner : certains  patients  sont  incapables de guérir   parce qu’au  fond   ils  tiennent   à leur maladie  ou même , tellement  las  qu’ils sont  de la vie , se verraient  déjà  dans l’au-delà   , à la  condition que  tout le monde y trépasse  avec eux . 
 
N’en déplaise aux cassandres , et rendant  grâce   à Didier de Marseille  dont  les prévisions  semblent  se confirmer  , l’épidémie  est presque derrière  nous désormais. Il va  donc falloir  se remettre en route . A dos  de chameau   ou de dromadaire  , nul ne sait  pour  l’heure  si  nous devrons  nous  accommoder des   deux bosses du  premier ou garder notre équilibre sur la selle de  croupe  du  second  . 
 
A l’heure  du  bilan  , certains  tenteront d’imposer de cette crise  une lecture écologique expiatoire. 
Après  l’écologie  punitive  , voici  venir l’heure du rachat  des péchés  du  monde  par l’ascèse et la flagellation. 
 
Je  voudrais dire  que l’écologie  , – la vraie qui s’appuie  sur  des données  scientifiques rationnellement articulées -,   n’appartient à personne et les problèmes qu’elle pose, – et qui  sont d’ailleurs   incomplètement  connus  aussi  bien dans leurs  causes  que dans leurs effets –  , sont des défis civilisationnels qui   n’implique pas de renverser la table , comme  certains  tenants  de « l’écologie  politique » le  suggèrent . 
 
« L’écologie   politique » , celle qui  revendique l’accès  au pouvoir  ,   n’est qu’une imposture : elle n’est  ni  scientifiquement  écologique   ni  politiquement  cohérente. 
 
Ce que je mets en cause, c’est le caractère fondamentaliste et moraliste d’un certain type de discours écologique qu’on voit  fleurir  au sortir  de la crise   et qui essaie de développer un sentiment de culpabilité : la catastrophe qu’on nous prédisait est arrivée !
 
Le savant  qui  vit dans le  doute  et  le politique  qui fait commerce de certitudes ne  font jamais  bon ménage 
 
Le  coronavirus   est  complètement  étranger  au  réchauffement de la planète . Cette  émergence   virale  n’est  que la manifestation de la   «   volonté  dans la   nature »  , dont  les raisons  échappe  à notre raison  et   à nos   jugements  moraux. 
 
Instrumentaliser  cette crise  pour   justifier   on ne sait  quelle dictature  de la pensée  et  de l’action  relève d’une  stratégie du  choc  augurant la prise de contrôle de la société par   une ploutocratie du désastre .
 
Le  désastre  nous l’avons  désormais  sous le nez : ce sera  des milliers  de chômeurs  en plus ,  un endettement  colossal et   une étatisation  dirigiste de notre  société et de notre économie.
 
Et  ces apprentis sorciers  en redemandent : 
 
la  décroissance   , voilà  la  voie   nous assurent les bobos écolos  d’opérette qui   ont fui   la capitale,  qu’ils adorent  pourtant  , dès la première alerte.
 
encore plus d’Etat enchaînent  nos  énarques délégitimés et en manque d’autorité . 
 
qu’on ouvre  des infirmeries   à  chaque  coin de  rue  et qu’on ne se déplace   plus sans son masque  et  à distance  de l’autre ,exigent désormais les citoyens sidérés  par  toutes ces histoires  de loup  qu’on leur  a mis  dans le cerveau   chaque  soir  avant de s’endormir  , depuis   plus de  deux  mois. 
 
Serons  nous  capable de nous remettre  de cette folie  qui   a  gagné  toute  notre société  , y  compris  et surtout  ses élites ? 
 
Ce  qu’il nous faut  c’est retrouver le  bon sens  qui   nous a fait  défaut dans cette panique  générale.
 
Et le  bon sens  nous commande  de ne pas  rêver et de revenir  au réel. . 
 
Quelques  idées  en vrac  pour lancer  le débat ::
 
notre Ile  , par  ses échanges  ( largement asymétriques ) de biens et de  services , est fortement  dépendante  de la métropole   , de l’Europe   , du reste  du monde. Vouloir s’enfermer  dans un cocon stérile nous exposerait  à l’asphyxie économique et  sociale. Il existe de multiples outils très  souples ,  qui permettent de  sécuriser  nos portes d’entrée ( aéroports  et  port )  à  un niveau  acceptable, même si on ne peut pas  espérer une protection  absolue. Il serait raisonnable de concevoir ces  dispositifs  de contrôle dans le cadre d’un protocole pérenne ,  indépendamment de l’épidémie;
 
la baisse massive  du pouvoir  d’achat fait  des relocalisations   ,  à supposer même  qu’elles soient  techniquement possibles,  une illusion . Les consommateurs  attendent  des offres  au meilleur  prix et  donc  émanant de pays  producteurs  et d’opérateurs   à bas  coût . Les circuits  courts ne sont  possibles  que  pour  un  nombre  limité  de productions; 
 
nous aurons   à  faire face  , transitoirement  on peut l’espérer ,  à un afflux  de chômeurs et il nous faut  penser  un dispositif  du type   «   congés  solidarité » ( pré retraite )   qui a déjà été mis en œuvre  dans les années  2000  pour  dégager des perspectives   professionnelles pour  notre jeunesse. Tant  qu’à  soutenir l’emploi , ce qui sera   inéluctable,   il paraît   plus intelligent  et  plus efficace  d’orienter  les aides vers la libération des postes occupés par  les seniors que de tenter de contenir  à renfort d’allocations la déshérence  de notre  jeunesse  ;
 
la population dite  «  active » doit vite  se remettre au travail et  il est important   que nos « décideurs »   , trop souvent   plus soucieux  de se  couvrir  que de s’exposer , cessent  de donner des  alibis pour retarder la reprise  de l’activité ; 
 
notre  cadre institutionnel s’est révélé  complètement   inadapté . Il faut  très  vite  que nous reprenions  la maîtrise  de notre destin   plutôt  que de le  laisser  à l’initiative  de Paris et de ses émissaires. Nous n’avons pas  plus  besoin d’un renforcement de la  fonctionnarisation de nos emplois. Ce qu’il nous faut  ce n’est pas  lutter  contre le réchauffement climatqiue  mais contre le refroidissement démocratique.
 
l’aménagement  urbain  à La  Réunion s’est  inspiré du  modèle  des mégapoles. Or  on sait  que  c’est  cette concentration  de l’habitat  qui  a été le principal   moteur de l’épidémie. Même  si cette  option a  un coût ,  il nous faut   privilégier   l’étalement   urbain   , à la  condition  que  soient  mis  en place  des moyens  de transport  , du type  tram train , structurant  cette   nouvelle urbanisation . Dans le même  ordre il est  impératif  de repenser notre carte  scolaire en privilégiant  les petites  unités  d’enseignement  de proximité et en bannissant   désormais  les grands  complexes des lycées  ou de collèges immergés  dans les centres  urbains.  
 
 
 
 
 
 
Cette  expérience épidémique  a révélé le  caractère artificiel  de  nos  constructions mentales , sociales   , économiques et   institutionnelles . 
 
Au  final  nous aurons été complètement  infantilisés ; privés  de toute initiative  nous  n’avons  eu  d’autre  choix  que de subir ,  d’attendre . Le  fameux  « complexe  du  cargo »   à l’œuvre .
 
L’heure est venue  de nous réveiller. 
 
La partie  n’est pas  gagnée  
 
 
Un conseil : méfions nous   des beaux parleurs  qui   nous font la  leçon  sur notre addiction au PIB et au gaz   à effet de serre  et qui ont  le nez collé sur leur smartphone et fréquentent  trop assidûment  les aéroports.. 
 
 
Pierre BALCON 

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires