Mardi dernier, la commission chargée de l’élaboration du nouveau Schéma d’aménagement régional s’est réunie en présence de la conseillère d’État, Hélène Vestur, pré-rapporteur du SAR de La Réunion auprès du Conseil d’État. Une garantie supplémentaire pour la validation de ce document très technique qui a pu rencontrer par le passé des obstacles juridiques majeurs entraînant des retards successifs.
Cet énième réunion de travail a pu aboutir à un relatif consensus sur lequel pourront se baser les futurs aménagements communaux (via les PLU) ou les établissements de coopération intercommunale (via les SCOT).
Privilégier la densification intra-urbaine
Aujourd’hui, la Région, par la voix de David Lorion, son 3ème vice-président délégué à l’aménagement du territoire et du SAR, fait état d’une obligation de densification de l’espace urbain afin de répondre à l’attente démographique.
La tâche est effectivement ardue : concilier espace naturel et espace habitable tout en préservant au maximum les terres agricoles.
Justement, le volet « extension intra-urbaine » est privilégié au détriment d’une extension des villes. Dans le présent document, 1.300 hectares seront réservés à cette extension de l’habitat. « La moitié des 160.000 logements à construire à l’horizon 2030 doivent l’être dans l’espace urbain existant », souligne David Lorion.
Les terres agricoles doivent quant à elle, malgré la rareté des sols, arriver à gagner du terrain. Le schéma prône une extension des champs de canne de 4.000 ha (de 26.000 ha aujourd’hui à 30.000 ha).
Au-delà des problématiques d’optimisation de l’occupation des sols, le schéma s’oriente vers quatre « centralités » qui décrivent des pôles aux quatre coins de l’île. Saint-Benoît, n’en déplaise à Eric Fruteau (maire de Saint-André), devient le pôle principal du bassin « Est ». S’en suivent, de façon moins surprenante, les bassins Nord (constitués de Saint-Denis et Sainte-Marie), Ouest (avec Saint-Paul, Le Port et la Possession) et enfin la zone Sud avec la ville de Saint-Pierre.
Saint-Benoît plutôt que Saint-André
Sur la désignation de Saint-Benoît comme point pivot de la zone Est, Jean-Claude Futhazar (Directeur aménagement et environnement à la Région Réunion) rappelle tout de même que les EPCI et donc la Cirest ont bel et bien participé à l’élaboration de ce schéma, en faisant référence aux critiques émises par le maire de Saint-André.
Enfin, depuis la dernière mouture du fameux document, un événement majeur est venu compléter et restreindre encore plus la marge de manœuvre du SAR, le classement de 40% du territoire au Patrimoine UNESCO (soit plus de 100.000 hectares). « Ce classement est une chance sur l’aspect touristique, mais effectivement cette frange restera intouchable », rappelle Jean-Claude Futhazar.