Revenir à la rubrique : Politique

L’impossible compromis du SAR entre logements et terres agricoles

Le Schéma d'Aménagement Régional (SAR) aurait dû être validé en début d'année sous la précédente mandature. Paul Vergès l'avait finalement enlevé de l'ordre du jour, espérant le faire après les Régionales. Les électeurs ne lui en ont pas laissé le temps. Après des mois de consultation, le nouveau document directeur de l'espace géographique réunionnais pour les 10 prochaines années est très attendu par les communes et communautés de communes. Il y avait urgence. Le dernier SAR remontait à 1995.

Ecrit par Ludovic Grondin – le jeudi 21 octobre 2010 à 15H27

Mardi dernier, la commission chargée de l’élaboration du nouveau Schéma d’aménagement régional s’est réunie en présence de la conseillère d’État, Hélène Vestur, pré-rapporteur du SAR de La Réunion auprès du Conseil d’État. Une garantie supplémentaire pour la validation de ce document très technique qui a pu rencontrer par le passé des obstacles juridiques majeurs entraînant des retards successifs.

Cet énième réunion de travail a pu aboutir à un relatif consensus sur lequel pourront se baser les futurs aménagements communaux (via les PLU) ou les établissements de coopération intercommunale (via les SCOT).

Privilégier la densification intra-urbaine

Aujourd’hui, la Région, par la voix de David Lorion, son 3ème vice-président délégué à l’aménagement du territoire et du SAR, fait état d’une obligation de densification de l’espace urbain afin de répondre à l’attente démographique.

La tâche est effectivement ardue : concilier espace naturel et espace habitable tout en préservant au maximum les terres agricoles.

Justement, le volet « extension intra-urbaine » est privilégié au détriment d’une extension des villes. Dans le présent document, 1.300 hectares seront réservés à cette extension de l’habitat. « La moitié des 160.000 logements à construire à l’horizon 2030 doivent l’être dans l’espace urbain existant », souligne David Lorion.

 

Les terres agricoles doivent quant à elle, malgré la rareté des sols, arriver à gagner du terrain. Le schéma prône une extension des champs de canne de 4.000 ha (de 26.000 ha aujourd’hui à 30.000 ha).

Au-delà des problématiques d’optimisation de l’occupation des sols, le schéma s’oriente vers quatre « centralités » qui décrivent des pôles aux quatre coins de l’île. Saint-Benoît, n’en déplaise à Eric Fruteau (maire de Saint-André), devient le pôle principal du bassin « Est ». S’en suivent, de façon moins surprenante, les bassins Nord (constitués de Saint-Denis et Sainte-Marie), Ouest (avec Saint-Paul, Le Port et la Possession) et enfin la zone Sud avec la ville de Saint-Pierre.

Saint-Benoît plutôt que Saint-André

Sur la désignation de Saint-Benoît comme point pivot de la zone Est, Jean-Claude Futhazar (Directeur aménagement et environnement à la Région Réunion) rappelle tout de même que les EPCI et donc la Cirest ont bel et bien participé à l’élaboration de ce schéma, en faisant référence aux critiques émises par le maire de Saint-André.

Enfin, depuis la dernière mouture du fameux document, un événement majeur est venu compléter et restreindre encore plus la marge de manœuvre du SAR, le classement de 40% du territoire au Patrimoine UNESCO (soit plus de 100.000 hectares). « Ce classement est une chance sur l’aspect touristique, mais effectivement cette frange restera intouchable », rappelle Jean-Claude Futhazar.

 

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « La fin ne saurait justifier les moyens »

La procureure de la République Véronique Denizot a demandé la condamnation des 11 prévenus de l’affaire des emplois présumés illégaux de la Région, ce jeudi lors de la quatrième journée du procès, une peine de 5 ans d’inéligibilité étant notamment requise pour l’ancien président Didier Robert, visé pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds . L’actuelle mandature de la Région, partie civile du procès, a demandé un préjudice à hauteur de 1,5 million correspondant à la somme des salaires versés aux huit conseillers techniques poursuivis pour recel.

Ratenon : « Rougail saucisses ek ketchup, plus jamais ça ! »

Jean-Hugues Ratenon a adressé un courrier au préfet pour faire part de ses inquiétudes devant le cours de deux essentiels de la cuisine locale et dans lequel il demande une table ronde avec tous les acteurs de la filière. Il poursuit son mécontentement sur les réseaux et “si ça ne plait pas au préfet tant pis”.

Marine Le Pen ne voit pas ce qu’il y a d’extrême dans ses idées

La figure de proue du navire RN est à La Réunion pour une visite de trois jours dans le cadre des Européennes. Elle a notamment surpris le bureau régional de son parti en annonçant la sélection d’une candidate réunionnaise qui n’était pas présélectionnée et a martelé sa position sur l’octroi de mer même si le dispositif national n’est pas à l’ordre du jour des Européennes.