L’interdiction d’introduction de ruminants à La Réunion, c’est de l’histoire ancienne. Un agriculteur de la Plaine des Cafres a obtenu, sans même attendre que son recours ne passe devant le tribunal administratif, gain de cause.
La bonne nouvelle qu’il espérait, comme beaucoup dans la profession, est arrivée ce mardi 3 avril en provenance de la préfecture. Le représentant de l’Etat venait en effet de publier un arrêté abrogeant un autre arrêté préfectoral datant, lui, de 2008. Cet arrêté du 5 mai 2008 suspendait « l’introduction de ruminants à La Réunion ».
« Il s’agissait d’une atteinte grave et immédiate à de nombreux intérêts publics et privés : inflation des prix du bœuf péi pour les acteurs de la filière et les consommateurs, liberté de commerce et d’industrie, liberté d’entreprendre, libre concurrence, libre circulation des biens, sécurité alimentaire, santé publique,… », liste Ibrahim Moullan, requérant auprès du tribunal administratif pour faire casser cette décision.
« Je prends acte de cette victoire obtenue sans même l’aide d’un avocat, dans un combat au service de l’intérêt général puisque ma volonté était de faire bouger les choses et de sortir La Réunion de l’impasse dans laquelle la filière bovine était plongée depuis une décennie. Il appartient désormais à tous les acteurs publics et privés de développer ensemble une filière bovine locale avec toutes les mesures nécessaires notamment sur le plan sanitaire, afin que les erreurs du passé ne se reproduisent plus jamais », souligne Ibrahim Moullan, jeune agriculteur réunionnais installé à la Plaine des Cafres.
Cette abrogation préfigurait de la séquence qui va s’ouvrir ce jeudi dans le sud. Le Préfet de La Réunion, Amaury de Saint-Quentin, va en effet à la rencontre des éleveurs, filière viande et laitière, à la Plaine des Cafres. Le but étant de « rappeler l’excellente qualité des produits issus des filières bovines réunionnaises et la position de l’État sur les règles et normes sanitaires en vigueur dans les élevages », mentionne l’invitation préfectorale. Un soutien attendu par la profession régulièrement sous les projecteurs avec des cas d’exploitants ruinés à cause de la leucose bovine.