Un scandale sanitaire en chassant un autre, après le Médiator en 2011, l’Agence Régionale de Santé veille les indicateurs qui lui sont remontés chaque jour des cabinets de médecins généralistes ou des spécialistes.
Concernant Diane 35, un anti-acnéique prescrit comme pilule contraceptive et qui serait responsable de plusieurs décès en métropole, « la situation est différente de celle du Mediator », constate Chantal de Singly, directrice de l’ARS Réunion-Mayotte. « On est en train de faire un point avec la Sécurité sociale afin que l’on sache si Diane 35 a été prescrit et dans quelle proportion. On est très attentif. Il nous faut du temps pour vérifier toutes ces données », explique-t-elle.
Diane 35 sera suspendu du marché d’ici trois mois. Pour les 5 millions de femmes qui prennent la pilule en France, c’est l’interrogation mêlée à de grandes craintes. Les pilules nouvelle génération sont aujourd’hui accusées d’avoir provoqué des décès et des accidents graves. Des plaintes contre leurs fabricants se multiplient en métropole.
En attente d’« éléments nouveaux dans les semaines qui viennent »
Localement, la psychose ne s’est pas manifestée, rassure l’ARS. « On ne relève pas d’affluence supplémentaire dans les cabinets médicaux, alors que pour le Mediator, on a eu beaucoup de questionnements. Il y a eu une association locale qui s’était créée et mobilisée. Toutes ces personnes sont venues vers nous. Je ne saurais pas dire si c’est parce que Diane 35 a été moins prescrit que le Mediator qui l’était aussi en tant que coupe-faim, surtout lorsque l’on sait la proportion de Réunionnais touchés par le diabète… Je pense que des gens se sont retrouvés avec des prescriptions de Mediator dans un contexte particulier », assure la directrice de l’Agence de santé.
« Rien ne laisse à penser qu’il y ait eu des risques particuliers en terme épidémiologique mais nous attendons des éléments nouveaux dans les semaines qui viennent », ajoute-t-elle. Une prudence qui fait écho aux propos mesurés de la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
« Je conseille aux femmes qui prennent la pilule Diane 35 de ne pas céder à la panique. Je veux rappeler que la contraception est un grand acquis et qu’il ne s’agit pas de jeter un discrédit sur l’ensemble des contraceptifs ni des pilules. Je demande aux femmes qui peuvent être inquiètes de ne pas interrompre brutalement leur prise de pilule si elles sont concernées », disait la ministre la semaine dernière.