Les députés ont décidé hier en commission de faciliter l’obtention de titres de séjour pour les personnes victimes de violences familiales et pour les parents d’enfants soignés en France.
Comme souvent, nos élus nationaux prennent leurs décisions en fonction de leurs seuls critères métropolitains et en oubliant que la France, c’est aussi son Outremer. Et que des décisions qui peuvent partir d’un bon sentiment sur le territoire métropolitain peuvent se révéler catastrophiques dans certains de ses départements éloignés.
C’est Denis Hermann, le rédacteur en chef des Nouvelles de Mayotte qui le relève dans son édition de ce matin. Après avoir rappelé que l’immigration pose problème à Mayotte avec en moyenne plus de 15.000 reconduites à la frontière par an, il craint que ces nouvelles mesures, si elles venaient à être votées, ne constituent « un sérieux appel d’air pour l’immigration clandestine » dans l’ile.
« Il ne serait pas étonnant, selon lui, de voir prochainement des kwassa « ambulances » chargés de gamins malades qui seraient donc pris en charge au CHM avant de voir débarquer les parents en tout légalité venant rejoindre leur progéniture soignée à Mayotte. Idem pour les femmes battues, les gosses maltraités et les vieux houspillés qui risquent là encore de débarquer en nombre pour obtenir illico un titre de séjour d’un an puis à l’issue, ce titre serait délivré non plus pour un an, mais pour deux à quatre ans. A l’issue de cette période, ce titre sera valable dix ans. De quoi voir venir… »
Quand on sait qu’à Mayotte, près d’un habitant sur deux déjà est un clandestin, on peut comprendre l’inquiétude de ses habitants…