La 1è étape, on s’en souvient, avait amené à la découverte des bas de la commune. La 2è avait conduit nos promeneurs culturels à la Petite-France. La 3è a vu la (re)découverte des tamarins, du Maïdo et même de la Caverne du Maïdo, parfois appelée Caverne de Phaonce.
Le périple concocté par l’ARAL (académie réunionnaise des arts et lettres) s’achevait ainsi en apothéose poétique, culturelle, culturale sur le presque toit de l’île. Un de ces quatre, vous verrez qu’on finira au Piton des Neiges…
La « Caverne de Phaonce », presque au bout du parcours, ornée ( !) d’ex-voto et de figurines pieuses dont on se demande ce qu’elles font là, me laisse perplexe. Les fugitifs pratiquaient les rites de leur pays d’origine, pas un catholicisme bon teint en bleu et blanc ! En outre, le génial Marron n’eût certainement pas choisi un tel semblant de refuge, exposé à toutes les intempéries, à peine profond de deux mètres, impossible à défendre contre les fâcheuses incursions des détachements de chasseurs de Noirs.
C’est dans ces parages qu’Eugène Dayot situe une des actions fortes de notre Bourbon pittoresque. Il y décrit une grotte très retirée, très dissimulée aux regards, mais pas assez pour Jean-Baptiste Lebreton qui y débusque un Marron en cavale. Les cavernes des Marrons s’enfonçaient profondément dans les entrailles de la terre car ils connaissaient le terrain mieux que quiconque. Je suppose qu’on a enjolivé cette fausse caverne à l’usage des touristes ?
Il fallait s’y attendre, le ciel, mal luné comme à son habitude, nous a expédié une cascade de nuages plus glacés les uns que les autres. Ce qui n’a nullement empêché les participants d’apprécier les explications de l’ami Magdeleine, qui connaît sa botanique endémique sur le bout des doigts. Et qui en parle bien.
Nanti de cette science toute neuve, académiciens et affiliés prennent le temps d’apprécier les humeurs poétiques des accompagnateurs avant de se plonger avec l’entrain que vous devinez vers des nourritures moins spirituelles mais tout autant culturelles et cultuelles. C’est là que le copain Magdeleine nous dévoile une autre des facettes de ses multiples talents, l’art culinaire qu’il cultive soigneusement en famille.
De qui faire un accueil chaleureux à Richard Patterson et Jean-Louis Froment, nouveaux « amis » de l’ARAL, à l’historien Frédéric Payet, « membre associé », et notre romancier Jean-Luc Igot. Il revint à votre serviteur d’introniser ce dernier en qualité de « correspondant ». Tâche délicate quand il vous incombe de dire du bien d’un ami de longue date.
Ce fut l’occasion de prendre les participants par la main et les conduire sur les hauts lieux de notre histoire humaine et agricole, à La Sakay. Puisque c’est là-bas, dans la Grande-Ile, que j’ai eu le plaisir de faire la connaissance de notre écrivain-plasticien qui y débarqua en qualité de Volontaire du service national. C’était au début des années 70 et, croyez-moi sur parole, une amitié qui traverse plus de quarante années sans prendre une ride, ça fait chaud au cœur, les enfants !
Si Jean-Luc Igot a été reçu à l’ARAL, c’est en raison d’une prestation de haute volée, un roman intitulé « Les brumes de Fond-Roche », édité chez Azalées, et dont vous nous direz bientôt des nouvelles. C’est moi-même qui ai eu le plaisir de présenter cet ouvrage à notre éditeur commun. Je ne vous en dirai que ceci : c’est tout bonnement génial et je vous souhaite bien du plaisir.
A bientôt,
Jules Bénard