A ceux qui s’attendent à un Sakifo à plein régime, brassant des dizaines de milliers de festivaliers, il faudra repasser en 2021. Cela n’a pas empêché l’organisation de réfléchir à un plan B, version Sakifo plus modeste.
Jérôme Galabert a accepté de faire le point pour couper court aux rumeurs annonçant l’annulation du célèbre rendez-vous musical réunionnais.
« On est toujours dans la même lignée depuis des mois. On cherche des solutions et on les cherche avec des gens pragmatiques et responsables », affirme Jérôme Galabert. Il évoque par exemple avec nous les réunions constantes avec l’autorité préfectorale, la mairie ou encore ses collègues de l’Union de l’évènementiel de La Réunion (UNEV). « Pratiquement tous les jours on se parle, parce que c’est un compliqué ». Le reste de son discours demeure résolument combatif.
« La situation est complètement inédite, on est dans quelque chose de totalement surréaliste. Comment on peut imaginer une seule seconde que ça ne demande pas une ingénierie et de la réflexion pour essayer de trouver une solution, car c’est le but de tout le monde. C’est super dur mais nou tien bo, nous large pas. Pas capable lé mort sans essayer. On essaye ! », résume-t-il le défi à relever.
A la question de savoir si l’annulation du Grand raid aurait pu lui faire jeter l’éponge bien avant le couperet de la préfecture, Jérôme Galabert s’exerce à bien distinguer la nature des deux événements.
« Les gens ont associé trop rapidement les deux événements parce que ce sont des événements majeurs mais la comparaison s’arrête là. Les deux n’ont rien à voir l’un avec l’autre. D’un côté il y a la traversée de l’île de part en part avec des problématiques de gestion des coureurs et des spectateurs dans l’espace public, sans contrôle, alors que nous, nous sommes dans un espace clos où l’on gère des artistes, du personnel et du public », expose-t-il.
S’il s’avoue vaincu par le Covid sur la question de la capacité habituelle de son célèbre festival, Jérôme Galabert et son équipe maintiennent leurs efforts pour proposer un festival, même avec une voilure moins imposante cette année.
« On fera que ce qu’il est possible de faire »
« Si la question est de savoir si ça pourrait être un Sakifo avec 30.000 personnes comme on en a l’habitude, la réponse est : « impossible ! ». Il faut que les choses soient claires, ça ce sera pas ça. Cette formule-là est abandonnée déjà depuis le mois de juin. Il suffit pour cela de regarder la programmation initiale avec celle qui reste proposée et peut-être même quelle sera encore soumise à modification selon si ça évolue dans un sens ou dans l’autre. On ne pourra pas faire un festival avec 30.000 personnes. La raison en est simple, il y a un décret qui fixe le nombre limite de personnes rassemblées. On ne travaille que dans le cadre du respect de la loi, des prérogatives du préfet et du respect de la sécurité sanitaire du public et des professionnels. On est responsable. On ne pourra faire quelque chose que dans ce cadre contraint. On fera que ce qu’il est possible de faire. Si ce n’est pas possible eh bien voilà, on aura essayé…, c’est tout », poursuit-il sa démarche d’explication.
Mais les avancées scientifiques pourraient nettement influer sur l’avenir de nombre d’événements dans le monde. Evoquons pêle-mêle les tests salivaires ou les prometteurs tests antigéniques dont le résultat est donné en 30 minutes. Pour cette technique, la Haute autorité de Santé a donné son feu vert ce vendredi 25 septembre par exemple.
« Ça peut aller dans un sens comme dans l’autre. Chaque jour qui passe c’est un élément nouveau qui apparaît. Tout le monde a compris que, autant pour nous que pour 1 milliard d’organisations, ça change tout ces tests plus rapides, ça change complètement le problème pour les avions, pour tout ! Donc tout cela pour dire qu’il faut attendre les évolutions prochaines », indique-t-il avec une date pour horizon.
« Un dossier ‘sécurité’ ça se dépose au maximum un mois avant, donc pour nous c’est le 12 octobre. D’ici là, vous voyez, il y a encore du boulot », sourit-il.