Une vive inquiétude traverse le CHU Félix Guyon depuis quelques jours. Les agents hospitaliers affectés au service nettoyage sont, depuis le début du mois de mars, remplacés par des équipes venues d’une société privée. L’externalisation du service étonne.
Les agents hospitaliers, d’abord surpris du fait accompli, demandent aujourd’hui des explications à leur hiérarchie et de la « transparence ».
Un collectif, celui des « agents hospitaliers du service hygiène » vient d’être créé ce lundi 30 mars. 56 agents ont mandaté l’organisation syndicale CFDT pour mener les pourparlers avec la direction du Centre hospitalier universitaire.
La création de ce collectif fait suite à une première réponse de la direction intervenue la semaine dernière dans laquelle la direction informait le personnel concerné qu’il avait été tenu au courant de l’arrivée d’agents de nettoyage du privé. Le représentant syndical de la CFDT fait signe que « non ». « Il n’a été nullement question de réunions d’information à ce sujet », certifie Guy Lebon. Le personnel visé confirme que c’est en prenant leur poste début mars qu’ils ont appris que des agents effectuaient les mêmes tâches pour lesquelles ils étaient jusqu’à maintenant affectés. « Il y a eu un marché public de conclu sans que nous en soyons informés ».
Guy Lebon, le secrétaire CFDT CHU Félix Guyon demande, au nom des 54 agents formant le collectif, que leur soit présenté le cahier des charges de cet appel d’offres. « Les agents veulent savoir ce qu’il adviendra de leur fiche de poste et dans quels termes la direction fait appel à de l’externalisation avec cette société, filiale d’un groupe antillais ».
Des agents de la FPH mais aussi des contractuels
Hormis l’aspect social – « nous on défend l’emploi des agents de catégorie C » – qu’il compte bien défendre bec et ongles, Guy Lebon s’interroge sur une telle intrusion du privé sur des postes qui demandent, mine de rien, un degré de connaissances spécifique notamment liées à la manipulation des déchets infectieux. Une telle réorganisation de l’organigramme touchant des postes en contact avec la sécurité sanitaire des lieux a d’ailleurs échappé à l’avis des instances paritaires comme le comité d’hygiène, selon le syndicaliste mandaté.
Remplacés sur leur poste, les agents, dont la grande partie est titulaire de la fonction publique hospitalière mais dont une vingtaine sont contractuels, craignent pour leur fiche de poste. « Il s’agit en quelque sorte d’une mise au placard », affirme Guy Lebon.
Le collectif dit ne pas envisager pour l’heure de mouvement de grève. Une posture qui pourrait évoluer en fonction de la réponse de la direction du CHU que nous avons nous-même sollicité ce mardi 1er avril.