Jean Bernard Galvès, porte parole des associations environnementales, tenait une conférence de presse ce matin dans le sud.
Comme toutes les associations impliquées dans la crise requin, qu’elles soient pro ou anti-chasse, chacune tente d’apporter des arguments pour faire pencher la balance auprès de la ministre des Outremer qui recevra certaines associations vendredi matin.
Après des mois de sensibilisation aux risques qu’engendrerait un déploiement des drumlines dans des zones d’activités nautiques, les associations écologistes ont mis au jour ce matin un rapport du conseil scientifique adossé au programme Caprequin.
Censé éclairer l’action du Comité des pêches, ce rapport, émis à la fin de la période de test en baie de Saint-Paul l’année dernière, en arrive à la conclusion que l’installation des « drumlines dans des zones d’activité nautique ou de baignade est actuellement prématurée« . En cause : le manque de données expérimentales pour conforter ou non l’attractivité et/ou l’effet répulsif du dispositif d’appâtage et d’hameçonnage.
Ces recommandations n’ont pas été suivies par le comité des pêches, accable Jean Bernard Galvès aujourd’hui. Selon lui, le CRPM a joué « les apprentis sorciers à Saint-Gilles comme à Etang-Salé« . Ce n’est pas faute pour lui d’avoir tenté d’alerter l’opinion, et aussi le maire de Saint-Paul en fin d’année dernière, première commune à avoir accepté le dispositif de pêche. Rien n’y a fait, le programme sera suivi par cinq communes littorales en 2015.
« C’est de sa propre initiative, en contradiction avec les avis scientifiques et malgré les nombreuses alertes que nous avions lancées, que le comité des pêches a installé des drumlines près des zones de baignade et de surf », poursuit le porte-parole qui présente les documents.
Aux côtés de Didier Dérand, Jean-Bernard Galvès conclut son intervention par un sentiment plus global qui a touché tous ceux qui ont voulu apporter une pensée dissonante sur le sujet. « La pression est énorme. Une minorité a pris en otage la parole depuis 4 ans. Les mêmes qui disent : « à mort les scientifiques ! » seront reçus vendredi par la ministre. Et si vous dites que si les recommandations avaient été respectées, une grande majorité des accidents aurait été évité, on nous répond : vous ne respectez pas les morts ! » déplore le porte-parole.
Les annonces probables de la ministre iront-elles dans le sens d’un apaisement ? Réponse probable ce vendredi.