Les signes de reprise se sont donc bien confirmés au cours de l’exercice économique 2010. En 2009, le taux de couverture des exportations réunionnaises par rapport aux importations avait atteint 5,91%. En 2010, ce même taux affiche un prometteur 6,67%, le meilleur depuis 2007 tout simplement (6,75%).
Au-delà des pourcentages, qui donnent la mesure, en terme de masse financière les écarts sont beaucoup plus parlant. En 2010, là où la Réunion importait pour 4,2 milliards d’euros, nos exportations atteignaient à peine 284 millions d’euros.
Importations : le pétrole pèse lourd dans la balance
A la Réunion, des idées mais toujours pas de pétrole. Sans surprise, les produits les plus importés restent les huiles de pétrole ou autres minéraux bitumeux, soit 35% de toutes les importations. Comme une évidence, après le contenu, le contenant. L’importation de voitures de tourisme se cale en deuxième place des importations 2010 avec malgré tout un léger recul de 3% par rapport à 2009.
Une autre réalité qui s’impose à l’économie réunionnaise : la France métropolitaine est le premier importateur vers la Réunion avec 54,23% des produits importés. Plus étonnant, Singapour est le deuxième importateur vers la Réunion. Une surprise à relativiser comme l’a souligné Alexis Lopes, le directeur régional des douanes, puisque "c’est surtout de la matière pétrolière" qui arrive en provenance de ce pays d’Asie (9,14% des entrants). L’essor économique de la Chine se confirme également dans le tableau économique 2010. Avec une progression de 22% par rapport à 2009, les produits chinois frappent décidément à la porte du marché réunionnais.
La canne : une évidence
Après avoir parlé des chiffres qui fâchent, les intervenants de la direction régionale des douanes et de l’INSEE (Pascal Chevalier) ont parlé "exportations locales". Le sucre de canne est numéro 1. Il s’écoule pour 82 millions d’euros et représente presque 30% des exportations totales réunionnaises.
"Si le sucre de canne est destiné au marché européen, les produits poissons congelés, crustacés, filets et chair de poisson s’écoulent hors Europe", précise Thierry Blin, chef du pôle entreprises, économie et emploi à la DIECCTE.
En accompagnement de la canne enfin, le rhum occupe une troisième place avec plus de 5% des exportations totales. Plus anecdotique mais aussi révélateur des rapports Nord/Sud, pays développés et pays émergents, la Réunion exporte une bonne part de ses déchets métalliques vers l’Inde. Une caractéristique que n’ont pas manqué de souligner les intervenants économiques. Pourtant, malgré ces chiffres qui semblent ne souffrir d’aucune contestation, Thierry Blin rappelle que des transactions comptabilisées en tant qu’"exportation ont fait l’objet d’un transit import/export via la Réunion". En clair, si balance commerciale il y a, c’est aussi avec ce vaste champ d’imprécisions qui persiste. Le directeur régionale des douanes complète malgré tout et tente de positiver : "il s’agit de comptabiliser ces exportations (qui ne le sont pas vraiment, ndlr) comme des transactions économiques. Dans ce cas là, oui il y a une plus-value".
Si une part importante des produits importés vient de métropole, il en est de même dans le sens inverse. La métropole représente à elle-seule 32% des exportations de notre territoire. Un fléchissement est tout de même à noter. L’exportation des produits péi vers la métropole perd 12 points par rapport à 2009. Mayotte quant à elle confirme son statut de marché de débouchés le plus important pour la Réunion. Avec 9% des exportations totales réunionnaises, Mayotte prend décidément le train de la départementalisation.