On reproche souvent aux jeunes qui sortent des bancs de l’école d’être trop scolaires et d’avoir une idée de l’entreprise en décalage avec la réalité. Le concept des Entreprises d’entraînement pédagogique s’est développé en métropole depuis la fin des années 80. Par le biais du Cerfa (Centre régional de formation alternée), le REEP s’installe désormais à la Réunion, dans la capitale à Saint-Denis.
Cette entreprise pédagogique répond à un appel d’offre de la Région et formera dès la semaine prochaine une quinzaine de candidats, des demandeurs d’emploi et notamment des jeunes qui sont sortis du système scolaire depuis plus d’un an. Ces salariés virtuels seront encadrés par cinq formateurs et travailleront pour une entreprise avec des documents réels. « C’est l’esprit auto-école », indique Pierre Troton, directeur du REEP. « On n’est pas encore un conducteur mais on est au volant et il y a quelqu’un pour appuyer sur les pédales si on dérape », explique-t-il Le formateur garantie que « les candidats se prennent au jeu ». Il assure également que « les stagiaires qui sortiront de cette mise en situation seront tout de suite opérationnel. La personne se rend compte elle-même de ses lacunes et de ce qu’elle doit faire ».
En métropole « la demande est forte »
Ce lieu de formation sociale touche uniquement le secteur tertiaire à partir du secrétariat commercial. Il proposera plus tard une pédagogie pratique aux futurs créateurs d’entreprise. Il s’agit « d’une mise en situation théâtrale mais salariale », précise Pierre Troton. Le REEP propose aussi cette pédagogie pratique pour le domaine de la communication et des nouvelles technologies. « Nous accompagnons aussi à l’animation des sites internet et des blogs, à la traduction, à la fonction d’accueil pour l’hôtellerie et la restauration », annonce-t-il. Le REEP permet également d’accéder à la polyvalence dans le secrétariat et la bureautique. Le salarié qui souhaite se reconvertir ou compléter ses compétences peut accéder à ce stage par le biais de son CFI (Crédit formation individualisé).
Uns chance pour le demandeur d’emploi qui n’a pas encore d’expériences professionnelles ou qui souhaite se reconvertir. « Il faut savoir lire et écrire », précise Pierre Troton, l’autre condition étant d’être motivé. Le contrat de formation est personnalisé en fonction des objectifs de chacun et la durée de la formation varie de 150h à 600h. Le stagiaire est rémunéré par la Région tout au long de sa formation.
En métropole, « la demande est forte », assure Pierre Troton, « autant de la part des entreprises que des salariés ». Le parrain de la première vague de stagiaires sera Colypays. Ils devront vendre en Europe et à l’étranger le produit Coli Saveur.