La DEAL et son Service Eau et Biodiversité (SEB) travaille actuellement sur le projet d’une liste d’espèces d’« animaux vertébrés terrestres », de « crustacés d’eau douce et terrestres » et de « poissons » interdites à l’introduction dans le milieu naturel sur le territoire du département de la Réunion.
La procédure de validation de consultation comprend une consultation du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), ainsi qu’une concertation inter-ministérielle des ministères chargés de l’environnement et de l’agriculture.
Cette procédure de validation est précédée, au niveau local, d’une consultation du conseil régional scientifique du patrimoine naturel (CSRPN), instance consultative composée de spécialistes, universitaires locaux, représentants des muséums… de la CDNPS (Commission départementale de la nature, des paysages et des sites), de la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage*, et d’une concertation avec les milieux associatif et professionnel.
Problème, aujourd’hui, certaines voix s’élèvent pour réclamer plus de clarté. En lieu et place de cette liste d’animaux interdits, certains y verraient plutôt une obligation de déclaration des animaux entrants. Une manière de suivre l’évolution de ces espèces sur le territoire mais aussi de responsabiliser éleveurs et autres passionnés.
Inverser la logique
Pour Emmanuel Lemagnen, président de la Société cheloniophile de Bourbon, « une liste très longue d’animaux interdits provoquera un appel d’air sur les autres espèces non interdites« . Un impact forcément négatif pour le spécialiste. Des exemples par le passé le démontrent. « Prenons le cas d’espèces de tortues que l’on interdit. Les amateurs, qu’est-ce qu’ils se disent : tiens, cette autre espèce ne l’est pas ! Du coup une espèce qui n’était pas jusque-là recherchée le sera. Ce qui fût le cas des tortues d’Hermann ». Un « effet pervers » pour Emmanuel Lemagnen.
Face à cette approche d’exclusion qui ne fait que déplacer la loupe sur d’autres espèces, Emmanuel Lemagnen prône la responsabilisation des possesseurs. Une « obligation de déclaration » fait partie des outils qu’il avance.
Pour l’heure, « les concertations sont en cours et aucune liste officielle n’a encore été proposée à M. le Préfet en vue d’une remontée aux ministères concernés », expliquent sobrement les services de la Préfecture.
Après cette phase de concertation des différents acteurs, la Préfecture espère une transmission des conclusions à la fin du troisième trimestre 2012. Il faudra compter un minimum de six mois pour la prise de l’arrêté interministériel par les ministères concernés. La liste de ces espèces devrait dont être connue au second trimestre 2013, pas avant.
*CDCFS: Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage, instance présidée par le préfet et regroupant le président de la fédération de chasse, des représentants des forêts privées et publiques, chambre d’agriculture, associations agrées…