Ainsi donc, à écouter Gérard Collomb, notre ministre de l’Intérieur, le drame qui s’est produit jeudi à Trappes, dans la banlieue parisienne, serait l’acte d’un « déséquilibré » et non pas un attentat terroriste.
De qui se moque-t-on?
Rappelons les faits.
D’abord le contexte. On est à Trappes, une ville de 30.000 habitants qui a vu entre 60 et 80 de ses habitants rejoindre l’Etat islamique. Un record en France…
Le déroulé des événements maintenant. Jeudi matin, Kamel S. agresse plusieurs passants au hasard avec un couteau, en blesse une grièvement, pénètre dans une maison et s’y retranche en criant « Allah Akbar, si vous entrez je vous fume tous ». Plus tard, on découvrira qu’il y a tué sa mère et sa soeur. Quand les policiers arrivent, ils les menace, et fonce sur eux en criant à nouveau « Allah Akbar » avant de se faire abattre.
Une heure plus tard, l’organisation Etat islamique revendique l’attentat en affirmant que Kamel S. est l’un de ses « combattants ».
Peu de temps après, on apprend que Kamel S. avait été licencié de son emploi de chauffeur de bus par la RATP en 2016 pour « non respect de la laïcité ». En l’occurrence pour avoir tenu des propos prônant le djihad au volant de son bus… Il y a de cela 2 ans déjà.
Il y a deux mois, Kamel S. avait été fiché « S » et inscrit au FSPRT, le Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, après avoir été signalé pour « apologie du terrorisme », à la suite de la publication d’une vidéo islamiste sur sa page Facebook. Les faits avaient été classés sans suite mais avaient été jugés suffisamment graves pour qu’il soit fiché…
Et malgré tous ces éléments, Gérard Collomb persiste à dire qu’il s’agit de l’acte d’un déséquilibré et à écarter la revendication pourtant claire de l’Etat islamique. Et tous ses copains de Trappes viennent raconter devant les caméras que Kamel était un gentil, à qui il arrivait certes d’être un peu nerveux parfois, mais un bon garçon. En tout cas, pas un islamiste radicalisé !
Ce n’est pas la première fois qu’un ministre de l’Intérieur essaie de nous faire passer ce qui a toutes les apparences d’un attentat pour l’acte d’un déséquilibré.
Rappelez-vous. Rien que depuis le début de l’année. Le 1er janvier dernier, un homme avait attaqué des militaires devant une mosquée à Valence. Un « déséquilibré », nous avait-on expliqué. Le 7 janvier, un autre s’en était pris à un commissariat parisien dans le 18ème arrondissement, avec un hachoir. Encore un « déséquilibré ». Le 12 janvier, à Marseille, un lycéen avait attaqué à la machette un professeur juif. Encore et toujours un déséquilibré.
J’arrête là car la liste serait trop longue
De deux choses l’une : Ou tous les déséquilibrés sont en liberté et nous sommes gravement en danger. Ou on nous prend pour des imbéciles.
Je vous laisse apporter la réponse…