On savait les socialistes friands du principe : désigner par un autre nom une catégorie ou une chose, dans l’espoir d’en atténuer le côté négatif. C’est ainsi qu’une femme de ménage est devenue une technicienne de surface, un sourd un malentendant, un handicapé un homme à mobilité réduite. Et j’en passe…
On pensait qu’on en avait fini avec les Tartuffe. Et bien non ! Voilà qu’Emmanuel Macron vient, sur la proposition du Parti communiste, puis reprise par le Front de Gauche et la France insoumise, de faire voter par sa majorité au Parlement la suppression du mot « race » dans la Constitution.
La Constitution de la Vème République, sous son fondateur le général de Gaulle, était un objet sacré, ciselé dans le marbre. Chaque mot y avait été pesé, chaque virgule.
Et il faut bien avouer que le résultat était particulièrement efficace puisqu’elle avait résisté à plusieurs présidents et à l’alternance. Même François Mitterrand qui l’avait vivement critiquée avant d’arriver au pouvoir, s’était bien gardé de la modifier, si ce n’est à la marge.
Et voilà que les choses s’accélèrent. Emmanuel Macron semble être pris d’une véritable frénésie de changement et plus aucun article n’est tabou. On est prêt à tout changer, quitte à faire n’importe quoi.
Revenons-en à la suppression du mot « race ». Nous sommes une fois de plus victimes de cette mode venue des Etats-Unis du politiquement correct.
Si scientifiquement, effectivement, la notion de race n’existe pas, il faut se rappeler le contexte dans lequel ce mot avait été ajouté. En fait, en 1946, l’objectif était de marquer, après l’épisode nazi, l’incompatibilité du racisme avec la conception républicaine de la loi.
Et pour bien prouver que cette suppression était superfétatoire, pardonnez-moi ce gros mot, il faut savoir qu’il avait déjà été supprimé des lois françaises depuis 2003.
En 2008 déjà, le Sénat avait examiné un projet de réforme qui voulait supprimer le mot « race » de la Constitution, sur une proposition de François Hollande. Il s’était trouvé un homme pour s’y opposer avec le panache qu’on lui connait. Il s’appelait Robert Badinter.
Son principal argument relevait de la plus élémentaire logique : faire disparaitre le mot race de l’énoncé des choses interdites revient à faire disparaitre la condamnation solennelle du racisme par la Constitution.
De la nouvelle formulation, en effet, on pourra déduire, au mieux que la condamnation du racisme est moins essentielle que celle des discriminations fondées sur l'origine, la religion ou le sexe. Au pire, que les discriminations fondées sur la race seront désormais permises.
Pour remédier à cette difficulté, le sénateur Badinter avait proposé de supprimer l'énoncé des distinctions interdites pour ne conserver dans le texte que l'impératif d'assurer "l'égalité devant la loi de tous les citoyens", ou bien de compléter la liste en ajoutant par exemple le sexe et l'orientation sexuelle à l'origine, la race et la religion.
Les députés, à l’unanimité, ont choisi la facilité en préférant supprimer le mot. Robert Badinter s’il te plait, reviens…
On pensait qu’on en avait fini avec les Tartuffe. Et bien non ! Voilà qu’Emmanuel Macron vient, sur la proposition du Parti communiste, puis reprise par le Front de Gauche et la France insoumise, de faire voter par sa majorité au Parlement la suppression du mot « race » dans la Constitution.
La Constitution de la Vème République, sous son fondateur le général de Gaulle, était un objet sacré, ciselé dans le marbre. Chaque mot y avait été pesé, chaque virgule.
Et il faut bien avouer que le résultat était particulièrement efficace puisqu’elle avait résisté à plusieurs présidents et à l’alternance. Même François Mitterrand qui l’avait vivement critiquée avant d’arriver au pouvoir, s’était bien gardé de la modifier, si ce n’est à la marge.
Et voilà que les choses s’accélèrent. Emmanuel Macron semble être pris d’une véritable frénésie de changement et plus aucun article n’est tabou. On est prêt à tout changer, quitte à faire n’importe quoi.
Revenons-en à la suppression du mot « race ». Nous sommes une fois de plus victimes de cette mode venue des Etats-Unis du politiquement correct.
Si scientifiquement, effectivement, la notion de race n’existe pas, il faut se rappeler le contexte dans lequel ce mot avait été ajouté. En fait, en 1946, l’objectif était de marquer, après l’épisode nazi, l’incompatibilité du racisme avec la conception républicaine de la loi.
Et pour bien prouver que cette suppression était superfétatoire, pardonnez-moi ce gros mot, il faut savoir qu’il avait déjà été supprimé des lois françaises depuis 2003.
En 2008 déjà, le Sénat avait examiné un projet de réforme qui voulait supprimer le mot « race » de la Constitution, sur une proposition de François Hollande. Il s’était trouvé un homme pour s’y opposer avec le panache qu’on lui connait. Il s’appelait Robert Badinter.
Son principal argument relevait de la plus élémentaire logique : faire disparaitre le mot race de l’énoncé des choses interdites revient à faire disparaitre la condamnation solennelle du racisme par la Constitution.
De la nouvelle formulation, en effet, on pourra déduire, au mieux que la condamnation du racisme est moins essentielle que celle des discriminations fondées sur l'origine, la religion ou le sexe. Au pire, que les discriminations fondées sur la race seront désormais permises.
Pour remédier à cette difficulté, le sénateur Badinter avait proposé de supprimer l'énoncé des distinctions interdites pour ne conserver dans le texte que l'impératif d'assurer "l'égalité devant la loi de tous les citoyens", ou bien de compléter la liste en ajoutant par exemple le sexe et l'orientation sexuelle à l'origine, la race et la religion.
Les députés, à l’unanimité, ont choisi la facilité en préférant supprimer le mot. Robert Badinter s’il te plait, reviens…