Scandale d’état. Les mots claquent. Ils font la une de nombre de journaux depuis que Le Monde a publié, mercredi dernier, une vidéo d’Alexandre Benalla, un collaborateur de l’Elysée, frappant un homme lors de la manif du 1er mai à Paris.
En fait, il n’y a pas une affaire Benalla, mais deux.
La première est assez simple et aurait pu être réglée facilement. C’est l’histoire d’un jeune de26 ans qui fait une grosse connerie. Avant d’aller plus loin, faisons une parenthèse et demandons-nous comment un jeune de 26 ans, qui était dans son ancien poste chauffeur d’Arnaud Montebourg, peut être lieutenant-colonel de la réserve citoyenne. D’après certaines informations, il avait un petit grade et se serait du jour au lendemain retrouvé lieutenant-colonel… Du jamais vu, mais ça c’est une autre histoire.
C’est donc l’histoire d’un jeune de 26 ans, responsable de la sécurité du candidat Macron et qui l’a suivi à l’Elysée, une fois élu. Nommé adjoint à la sécurité du président, il a sans doute pris la grosse tête. Au point de molester un journaliste, de menacer un commissaire de police… Ca, c’est ce que l’on sait pour le moment.
Jusqu’à ce 1er mai dernier où il pète carrément un plomb. Muni d’un brassard de policier, ce qui est strictement interdit, il arrache un jeune homme des mains de CRS et entreprend de le frapper. On apprendra par la suite qu’il s’en était pris, peu de temps auparavant, à une jeune femme qu’il avait aussi violentée.
L’affaire finit par se savoir, remonte au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui prévient le chef de Cabinet de l’Elysée, qui prévient le président de la République qui se trouve en Australie. Et la sanction tombe. Officiellement, il est mis à pied 15 jours et subit une rétrogradation de poste, avec interdiction dorénavant de s’occuper des manifestations en dehors des murs de l’Elysée.
Et c’est là qu’on entre dans le scandale d’Etat.
Première interrogation : comment se fait-il qu’il n’ait pas immédiatement été licencié ? Pour beaucoup moins que ça, des policiers ont été bien plus lourdement sanctionnés…
Mais surtout, comment se fait-il que toutes les personnes qui étaient au courant du dossier aient tout fait pour étouffer l’affaire, au lieu de dénoncer Alexandre Benoulla à la Justice, comme la loi leur en fait obligation ? Et on pense bien sûr, en premier lieu, au ministre de l’Intérieur et au président de la République. Au lieu de ça, tout a été fait pour étouffer l’affaire. Jusqu’à la publication de la vidéo par Le Monde.
Et depuis mercredi soir, c’est un véritable feuilleton qui se déroule sous les yeux incrédules des Français. Il ne se passe pas une heure sans qu’une nouvelle information ne tombe.
On apprend ainsi qu’Alexandre Benalla logeait dans une annexe de l’Elysée, quai Branly, à deux pas du logement de son patron. Là où François Mitterrand avait caché, à l’époque, sa maitresse et sa fille Mazarine. Puis qu’il a été placé en garde à vue. Puis qu’il disposait d’une véritable voiture de police, alors qu’il n’est pas policier, une grosse berline avec sirène et gyrophare de dernière génération, avec chauffeur s’il vous plait. Puis ce sont trois policiers qui sont suspendus pour lui avoir transmis une copie de la vidéo issue des caméras de surveillance de la police. Etc, etc… Ca n’arrête pas.
De vilaines rumeurs commencent aussi à circuler sur les réseaux sociaux et même certaines radios se laissent aller à des sous-entendus très malsains.
Ca pue. Vraiment, ça pue…