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[L’édito de Pierrot Dupuy] Nous sommes tous chauffeurs de bus

C’était il y a une semaine de cela, à Arcueil dans la région parisienne. A l’heure de sortie des établissements, un collégien traverse la route sans faire attention devant un bus de la RATP et oblige le chauffeur à faire un freinage d’urgence, au risque de faire tomber des passagers dans son véhicule et de […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 21 septembre 2018 à 10H00

[L'édito de Pierrot Dupuy] Nous sommes tous chauffeurs de busC’était il y a une semaine de cela, à Arcueil dans la région parisienne. A l’heure de sortie des établissements, un collégien traverse la route sans faire attention devant un bus de la RATP et oblige le chauffeur à faire un freinage d’urgence, au risque de faire tomber des passagers dans son véhicule et de les blesser.

En colère, le chauffeur passe un savon au jeune imprudent qui lui répond : « Ferme ta gueule et conduis ton bus ».

Hors de lui, le chauffeur descend de son siège et va à la rencontre du jeune insolent. Des mots sont échangés et le chauffeur finit par gifler l’adolescent.

L’incident est filmé par d’autres collégiens et posté sur les réseaux sociaux. L’affaire remonte jusqu’à la direction de la RATP qui engage une procédure disciplinaire. L’homme, marié et père de deux adolescents du même âge que le collégien, risque la révocation.

Depuis, ses collègues sont montés au créneau pour décrire un homme « connu pour sa gentillesse, son calme olympien et sa patience ». Une pétition a même été mise en ligne qui a recueilli à cette heure plus de 250.000 signatures.

Quelle leçon retirer de cet incident ?

Certes, ce chauffeur n’aurait jamais dû lever la main sur ce collégien. D’accord. Mais qui ici peut garantir que l’envie ne lui a jamais pris de balancer une gifle à un jeune insolent ? Ou qui ne l’a pas déjà fait, d’ailleurs…

Le problème est-il du côté de ce chauffeur qui ne faisait que son travail et qui ne demandait qu’à être respecté en tant que tel ? Ou du côté de ce jeune qui l’a insulté alors qu’on ne faisait que lui reprocher de s’être lui-même mis en danger et d’avoir, dans le même temps, risqué de blesser les passagers du bus ?

A la Réunion, nous étions jusqu’ici, relativement préservés de ces actes d’incivilités. Mais quiconque a vécu en métropole ou a fréquenté certaines banlieues savent à quel point c’est courant. Si bien qu’au final, ce sont souvent les braves personnes respectueuses de la loi qui sont obligées de baisser les yeux et de faire profil bas pour ne pas envenimer la situation et ne pas risquer de se faire frapper.

Mais même ici, ces phénomènes commencent à se développer. Sans doute du fait des échanges avec la métropole et du fait que des jeunes qui ont vécu en banlieue sont rentrés au pays où ils servent de mauvais exemples pour leurs camarades.

Alors, quoi faire ?

Les plus optimistes vous diront que tout est affaire d’éducation, qu’il faut que les enseignants réapprennent les bonnes manières à leurs élèves. Mais comment faire quand les instituteurs et les professeurs eux-mêmes ne sont plus respectés et appellent au secours, dépassés par les événements ?

Les plus pragmatiques, dont je fais partie, pensent qu’il est trop tard pour les méthodes douces. Et qu’il ne reste plus que la manière forte. 

Et que l’on commence, par exemple, d’arrêter de s’apitoyer sur le sort de ce pauvre petit qui s’est pris une gifle et qu’on soutienne plutôt le chauffeur du bus en signant sa pétition. 

J’ai pris pas mal de gifles ou de coups de fouette, comme on disait, dans mon adolescence. Et faut croire que ça ne m’a pas trop mal réussi…

 

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