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[L’édito de Pierrot Dupuy] La faillite des syndicats

Le 1er mai dernier, moins de 1.000 manifestants ont défilé dans les rues de Saint-Denis. On est très, très loin des milliers de personnes qui défilaient il y a 10 ou 15 ans. Et c’est pareil au niveau national.   Dans le même temps, les budgets des organisations syndicales représentatives, comme on dit de façon […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 09 mai 2018 à 09H05

[L'édito de Pierrot Dupuy] La faillite des syndicatsLe 1er mai dernier, moins de 1.000 manifestants ont défilé dans les rues de Saint-Denis. On est très, très loin des milliers de personnes qui défilaient il y a 10 ou 15 ans. Et c’est pareil au niveau national.
 
Dans le même temps, les budgets des organisations syndicales représentatives, comme on dit de façon un peu rapide, ne cesse d’augmenter.
 
Parallèlement, dans les entreprises, c’est la cata. Selon les estimations les plus récentes, moins de 8% des salariés seraient syndiqués, et encore faut-il relativiser car le gros des bataillons se recrute essentiellement dans la fonction publique et les entreprises publiques, ou celles qui l’étaient il n’y a pas encore longtemps, et qui ont gardé la fibre revendicative.
 
Facile de faire grève quand on ne craint pas de perdre son emploi et facile à l’employeur de donner satisfaction aux revendications, même quand elles sont scandaleuses, quand il lui suffit d’augmenter les impôts pour les financer.
 
Ce désamour s’explique aussi, comme pour les politiques, par une perte de confiance des salariés dans leurs représentants syndicaux. Le taux de syndiqués est tombé à moins de 8%. Oui, vous avez bien entendu : moins de 8%. Et on peut le comprendre. Combien de salariés sont scandalisés de voir les promotions fulgurantes de certains délégués qui savent mieux négocier leurs promotions personnelles que la défense de leurs collègues ?
 
Combien de délégués syndicaux ont fini leurs carrières à des postes sans aucun rapport avec leurs diplômes et leurs compétences ?
 
Je connais même une grosse entreprise locale où le délégué syndical voyage plus d’une fois par mois en 1ère classe en métropole, bien plus que son patron… Une formation par ci, une réunion de comité d’entreprise européen par là…
 
Mais alors me direz-vous, comment se fait-il que les syndicats n’aient jamais été aussi riches ? Tout simplement parce que l’essentiel de leurs ressources ne provient pas des cotisations, mais soit de subventions de l’état, soit d’une taxe prélevée sur les salaires de tous les salariés, syndiqués comme non syndiqués.
 
Au total, ce sont plus de 122 millions qui ont été distribués aux organisations syndicales en 2016, dont 83 millions aux syndicats de salariés. La CGT par exemple, a touché à elle seule 19 millions d’euros, et la CFDT 18 millions.
 
Notons au passage que l’Etat doit être masochiste pour accepter de financer ainsi des syndicats qui lui mènent ensuite la vie dure comme dans les conflits de la SNCF ou d’Air France, pour ne citer que ceux-là…
 
Mais surtout, on peut se demander pourquoi en France, on aime faire compliqué quand on pourrait faire simple… Plutôt que de prélever une taxe pour alimenter un fonds avec ses propres salariés, ses propres dirigeants hyper bien payés, pourquoi ne pas, tout simplement, comme ça existe dans nombre de pays, rendre l’affiliation à un syndicat obligatoire ?
 
Cela aurait l’avantage de la simplicité, mais surtout, comme c’est le cas en Allemagne, le fait que tous les salariés seraient syndiqués aurait pour conséquence de permettre aux syndicats réformateurs de prendre le pas sur les revendicatifs, au travers d’une cogestion accrue. Comme par exemple la présence renforcée de salariés dans les conseils d’administration.
 
Tout le monde aurait à y gagner…

 

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