Les prix du gazole et du sans plomb dépassent désormais le plafond qu’ils avaient atteint en 2012. Et la mauvaise nouvelle, c’est qu’ils devraient continuer à augmenter. A cela plusieurs raisons.
Tout d’abord, le cours du pétrole. Le baril de brut est actuellement à plus de 71$. Il a augmenté de 12% depuis le 1er janvier et il y a de grandes chances qu’il continue à grimper.
Il se dit que l’Arabie saoudite et les autres gros producteurs de pétrole souhaitent un cours de 80$ le baril, et qu’une fois ce seuil atteint, ils devraient augmenter leur production pour le stabiliser.
Il est vrai qu’au delà d’un certain seuil, un pétrole trop cher pénaliserait l’économie mondiale. Or, si les pays acheteurs vont mal, leurs économies fonctionnent au ralenti et consomment donc moins de pétrole. D’où une surproduction, d’où une baisse des tarifs. Ce que veulent éviter les pays producteurs.
A court terme cependant, les sanctions contre l’Iran et l’écroulement de l’industrie pétrolière au Venezuela, deux gros producteurs d’or noir, font que le pétrole devrait se raréfier sur les marchés internationaux. Or, ce qui est rare est cher.
Ces hausses du baril ont une conséquence immédiate pour le consommateur. Vous payez déjà votre essence plus cher, et ça devrait malheureusement continuer.
D’autant que, comme les mauvaises nouvelles arrivent rarement seules, le cours de l’euro a en même temps fortement chuté. Comme le pétrole s’achète en dollars, il vous faut donc plus d’euros pour acheter un baril. C’est ce qu’on appelle l’effet levier.
Et malheureusement, ce n’est pas que lorsque vous passerez à la pompe pour votre voiture que vous allez être pénalisés.
Le prix des billets d’avions par exemple devrait également être fortement impacté. En général, les compagnies aériennes se couvrent pour tout ou partie de leurs besoins avec des sortes d’assurances qui leur garantissent un prix sur une certaine période, souvent un an. Quand le prix du kérosène baisse, ils sont un peu perdants car ils ne bénéficient pas à 100% de la baisse. Mais quand il augmente comme c’est le cas en ce moment, elles sont en partie protégées.
Mais un autre critère va entrer en ligne de compte : l’âge des avions. Ce qui était hier un énorme avantage pour certains peut vite se transformer en boulet avec une hausse du prix du kérosène.
Prenons le cas de Corsair par exemple. Sa flotte est encore pour partie composée de vieux Boeing 747, amortis depuis des dizaines d’années. Ce qui revient à dire que la part de l’amortissement de l’avion dans le prix du billet est minime. En contrepartie, ces avions consomment énormément de kérosène. Pas bien grave tant que le carburant ne valait rien ou presque.
Maintenant qu’il remonte fortement, Corsair risque d’être pénalisé par rapport à d’autres compagnies, comme French Bee, qui aligne des Airbus A350 de dernière génération qui certes, valent beaucoup plus cher à l’achat mais qui consomment très peu de kérosène.
Au final, quoi qu’il en soit, attendez-vous donc à devoir payer sensiblement plus cher votre Réunion-Paris…