C'est désormais une habitude. À chaque nouvel attentat se repose notamment la question des fichés S.
Comment se fait-il qu'un individu fiché S puisse sévir aussi facilement? C'est la question que posent de nombreux responsables politiques, de Marine Le Pen aux Républicains.
Faut-il, comme le proposent Les Républicains et le Front national, expulser tous les étrangers fichés S ?
Au premier abord, on ne peut qu’être favorable à une telle solution, mais le ministre de l’Intérieur faisait remarquer devant l’Assemblée nationale que "fiché ne veut pas dire forcément radicalisé. On ne résoudra pas le problème terroriste en instituant une sorte d'état totalitaire!", avait-il même déclaré.
Il est vrai le Conseil d'État considère cette mesure comme difficilement applicable, dans la mesure où il s'agit d'un outil de surveillance émis par la DGSI, et non d'un mandat d'arrêt décidé par la justice.
Par ailleurs, il n’est pas inutile de noter que 60 % de ceux qui ont commis des actes terroristes en France au cours de ces dernières années n'étaient pas dans ces fichiers.
Autre question délicate : de nombreux maires exigent d’être informés de la présence de fichés S sur le territoire de leurs communes. "Il en va de la sécurité de nos administrés!", disent-ils.
A cela, l’ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait toujours répondu par la négative, considérant que c'est la confidentialité de ces fiches qui conditionne "l'aboutissement des enquêtes".
Dans le même registre, plusieurs personnalités politiques réclament la déchéance de nationalité pour les jihadistes. Cette mesure avait été abandonnée par le gouvernement précédent car elle s'était heurtée à des problèmes juridiques majeurs, comme l'inscription dans la Constitution d'une référence à la bi-nationalité.
La déchéance de nationalité a surtout une valeur symbolique. Les professionnels de l'antiterrorisme estiment en effet qu'elle n'aide en rien à la lutte contre le jihadisme.
Autre question qui revient après l'attentat de Trèbes: le salafisme. Faut-il fermer toutes les mosquées salafistes de France, comme le réclame notamment Marine Le Pen, mais aussi à demi-mot Manuel Valls, l’ancien Premier ministre.
L'État a déjà par le passé procédé à des fermetures de mosquées salafistes. Pour autant, là aussi, interdire un courant religieux risque de se heurter à de sérieux problèmes de droit.
Comme on le voit, il y a loin de la coupe aux lèvres. Si l’idée peut paraitre tentante, il y a peu de chance à court terme pour qu’on la voie appliquée…
Comment se fait-il qu'un individu fiché S puisse sévir aussi facilement? C'est la question que posent de nombreux responsables politiques, de Marine Le Pen aux Républicains.
Faut-il, comme le proposent Les Républicains et le Front national, expulser tous les étrangers fichés S ?
Au premier abord, on ne peut qu’être favorable à une telle solution, mais le ministre de l’Intérieur faisait remarquer devant l’Assemblée nationale que "fiché ne veut pas dire forcément radicalisé. On ne résoudra pas le problème terroriste en instituant une sorte d'état totalitaire!", avait-il même déclaré.
Il est vrai le Conseil d'État considère cette mesure comme difficilement applicable, dans la mesure où il s'agit d'un outil de surveillance émis par la DGSI, et non d'un mandat d'arrêt décidé par la justice.
Par ailleurs, il n’est pas inutile de noter que 60 % de ceux qui ont commis des actes terroristes en France au cours de ces dernières années n'étaient pas dans ces fichiers.
Autre question délicate : de nombreux maires exigent d’être informés de la présence de fichés S sur le territoire de leurs communes. "Il en va de la sécurité de nos administrés!", disent-ils.
A cela, l’ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait toujours répondu par la négative, considérant que c'est la confidentialité de ces fiches qui conditionne "l'aboutissement des enquêtes".
Dans le même registre, plusieurs personnalités politiques réclament la déchéance de nationalité pour les jihadistes. Cette mesure avait été abandonnée par le gouvernement précédent car elle s'était heurtée à des problèmes juridiques majeurs, comme l'inscription dans la Constitution d'une référence à la bi-nationalité.
La déchéance de nationalité a surtout une valeur symbolique. Les professionnels de l'antiterrorisme estiment en effet qu'elle n'aide en rien à la lutte contre le jihadisme.
Autre question qui revient après l'attentat de Trèbes: le salafisme. Faut-il fermer toutes les mosquées salafistes de France, comme le réclame notamment Marine Le Pen, mais aussi à demi-mot Manuel Valls, l’ancien Premier ministre.
L'État a déjà par le passé procédé à des fermetures de mosquées salafistes. Pour autant, là aussi, interdire un courant religieux risque de se heurter à de sérieux problèmes de droit.
Comme on le voit, il y a loin de la coupe aux lèvres. Si l’idée peut paraitre tentante, il y a peu de chance à court terme pour qu’on la voie appliquée…