Je suis un peu embêté ce matin pour vous parler de l’affaire Benalla.
D’un côté, j’ai envie de crier « stop au feu ». Je trouve qu’on en fait un peu beaucoup autour de cette histoire qui, si on y regarde bien, est somme toute assez banale.
Un type de 26 ans, qui a grimpé un peu trop vite l’ascenseur social, passant en quelques mois seulement, deux ans tout au plus, du statut de gamin issu des banlieues à celui d’intime d’un président de la République, qui pète un câble en voyant deux individus, un homme et une femme, lancer des projectiles, apparemment des bouteilles en verre contre des CRS et qui procède à leur interpellation. Quitte à les bousculer un peu. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas eu de blessés puisque son chef d’inculpation est pour « violences en réunion n’ayant pas entrainé d’ITT ». D’ailleurs, le couple en question n’avait pas cru bon de porter plainte. Preuve qu’ils considéraient eux-mêmes que ce n’était pas si grave que ça.
Et n’oublions pas non plus le contexte : une manif extrêmement violente avec jets de galets, de bouteilles, voire de cocktails molotov sur les forces de l’ordre, à qui on demande de rester stoïques sous les coups et de ne pas réagir.
Que, dans ce contexte, quelqu’un ait dérapé, on peut comprendre.
Mais d’un autre côté, on ne peut s’empêcher d’être interloqué -et le mot est faible- par tout ce que l’on découvre sur l’univers Macron. Rappelons quand même que son principal thème de campagne était de faire de la politique autrement, sans retomber dans les travers de ses prédécesseurs.
Or, que découvre-t-on ? Qu’un jeune de 26 ans, sans compétences ni diplômes particuliers, peut devenir chef de cabinet adjoint de l’Elysée par la seule volonté, j’allais dire pour le seul bon plaisir- d’un homme, le président. Qu’à ce titre, il bénéficie d’un salaire de 10.000€ par mois, qu’il était pressenti pour prendre la direction du service de sécurité de la présidence de la République, et à ce titre commander de vrais professionnels, policiers et gendarmes. Que d’ailleurs, sans aucune habilitation, il se permettait déjà de donner des ordres à des officiers de police et de gendarmerie…
Qu’il bénéficiait d’une voiture de fonction avec chauffeur digne d’un ministre, une Renault Talisman, avec tous les équipements d’un véhicule de police : gyrophare, deux tons, etc…
Qu’il était logé dans une annexe de l’Elysée, là même où François Mitterrand cachait sa maitresse et sa fille illégitime…
Qu’il passait ses vacances à la neige avec le couple présidentiel. Qu’il avait les clés de leur villa au Touquet et qu’il s’apprêtait à les accompagner au fort de Brégançon…
Que pour le défendre, le porte-parole de l’Elysée n’a pas hésité à mentir, affirmant qu’il avait été sanctionné et qu’il n’assurait plus la sécurité des déplacements présidentiels. Chose immédiatement démentie par des photos prises les 13 et 14 juillet, à une date où la sanction aurait normalement dû être déjà effective…
Mais surtout, elle nous fait nous interroger sur l’ambiance au plus haut sommet de l’Etat. Dans un premier temps, j’ai pensé que c’était des policiers ou des gendarmes du GSPR qui avaient balancé la vidéo au Monde, histoire de se venger de toutes les humiliations qu’ils subissaient. Mais un habitué des cabinets ministériels m’a fait remarquer que c’était impossible. Que la fuite ne pouvait venir que d'un très, très proche du chef de l’Etat. Très peu de personnes, 4 ou 5 seulement selon lui, pouvaient savoir qu’Emmanuel Macron avait visionné la vidéo alors qu’il se trouvait en Australie et qu’il avait approuvé les sanctions prises contre Alexandre Benalla.
Si ça c’est vrai, alors vraiment c’est inquiétant. Et ça signifie que le grand déballage est loin d’être terminé…
D’un côté, j’ai envie de crier « stop au feu ». Je trouve qu’on en fait un peu beaucoup autour de cette histoire qui, si on y regarde bien, est somme toute assez banale.
Un type de 26 ans, qui a grimpé un peu trop vite l’ascenseur social, passant en quelques mois seulement, deux ans tout au plus, du statut de gamin issu des banlieues à celui d’intime d’un président de la République, qui pète un câble en voyant deux individus, un homme et une femme, lancer des projectiles, apparemment des bouteilles en verre contre des CRS et qui procède à leur interpellation. Quitte à les bousculer un peu. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas eu de blessés puisque son chef d’inculpation est pour « violences en réunion n’ayant pas entrainé d’ITT ». D’ailleurs, le couple en question n’avait pas cru bon de porter plainte. Preuve qu’ils considéraient eux-mêmes que ce n’était pas si grave que ça.
Et n’oublions pas non plus le contexte : une manif extrêmement violente avec jets de galets, de bouteilles, voire de cocktails molotov sur les forces de l’ordre, à qui on demande de rester stoïques sous les coups et de ne pas réagir.
Que, dans ce contexte, quelqu’un ait dérapé, on peut comprendre.
Mais d’un autre côté, on ne peut s’empêcher d’être interloqué -et le mot est faible- par tout ce que l’on découvre sur l’univers Macron. Rappelons quand même que son principal thème de campagne était de faire de la politique autrement, sans retomber dans les travers de ses prédécesseurs.
Or, que découvre-t-on ? Qu’un jeune de 26 ans, sans compétences ni diplômes particuliers, peut devenir chef de cabinet adjoint de l’Elysée par la seule volonté, j’allais dire pour le seul bon plaisir- d’un homme, le président. Qu’à ce titre, il bénéficie d’un salaire de 10.000€ par mois, qu’il était pressenti pour prendre la direction du service de sécurité de la présidence de la République, et à ce titre commander de vrais professionnels, policiers et gendarmes. Que d’ailleurs, sans aucune habilitation, il se permettait déjà de donner des ordres à des officiers de police et de gendarmerie…
Qu’il bénéficiait d’une voiture de fonction avec chauffeur digne d’un ministre, une Renault Talisman, avec tous les équipements d’un véhicule de police : gyrophare, deux tons, etc…
Qu’il était logé dans une annexe de l’Elysée, là même où François Mitterrand cachait sa maitresse et sa fille illégitime…
Qu’il passait ses vacances à la neige avec le couple présidentiel. Qu’il avait les clés de leur villa au Touquet et qu’il s’apprêtait à les accompagner au fort de Brégançon…
Que pour le défendre, le porte-parole de l’Elysée n’a pas hésité à mentir, affirmant qu’il avait été sanctionné et qu’il n’assurait plus la sécurité des déplacements présidentiels. Chose immédiatement démentie par des photos prises les 13 et 14 juillet, à une date où la sanction aurait normalement dû être déjà effective…
Mais surtout, elle nous fait nous interroger sur l’ambiance au plus haut sommet de l’Etat. Dans un premier temps, j’ai pensé que c’était des policiers ou des gendarmes du GSPR qui avaient balancé la vidéo au Monde, histoire de se venger de toutes les humiliations qu’ils subissaient. Mais un habitué des cabinets ministériels m’a fait remarquer que c’était impossible. Que la fuite ne pouvait venir que d'un très, très proche du chef de l’Etat. Très peu de personnes, 4 ou 5 seulement selon lui, pouvaient savoir qu’Emmanuel Macron avait visionné la vidéo alors qu’il se trouvait en Australie et qu’il avait approuvé les sanctions prises contre Alexandre Benalla.
Si ça c’est vrai, alors vraiment c’est inquiétant. Et ça signifie que le grand déballage est loin d’être terminé…