A la Réunion, 1.600 établissements répondent aux exigences de l’économie sociale. Ces groupements peuvent prendre la forme de SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) ou de SCOP (société coopérative) qui peuvent être de type SARL ou SA et dont les associés majoritaires sont les salariés.
L’économie sociale c’est 10% des emplois de l’île
La SCIC, qui existe depuis 2002, permet ainsi un regroupement d’associés de diverses natures pour répondre à des besoins et à des intérêts convergents à un moment donné. Le plus souvent, les SCIC se mettent en place pour répondre à un intérêt très ciblé et qui n’intéresse pas forcément le secteur privé. Selon Alix Margado, de la Confédération générale des sociétés coopératives de production, le statut de SCIC est un statut qui « sert à décloisonner les associés qui ont des intérêts divergents mais peuvent s’associer à ce projet collectif ».
A la Réunion, l’économie sociale et non-négligeable. Elle représente 10% des emplois de l’ensemble de l’économie de l’île. Cette économie agit de façon non lucrative bien « qu’elle peut exister sous le statut de SARL par exemple », rappelle Théodore Hoarau, président du CRES.
A la Réunion, environ 20.000 salariés sont employés sous ces formes de sociétés, même si une grosse part de ses contributeurs est constituée d’associations. C’est bien pour encourager le développement de l’économie sociale que le CRES organise un colloque demain mercredi destiné à informer les acteurs économiques de façon générale. « On a des marges de progrès dans l’économie sociale, soutient Théodore Hoarau, il appartient au CRES d’informer encore plus sur les possibilités de constitution d’une SCIC ou d’un SCOP ».
« L’économie sociale n’est pas un phénomène nouveau »
Jérôme Faure, chef de la Mission « innovation et expérimentation sociale » au Ministère du Travail est venu rappeler le grand intérêt pour le gouvernement à trouver d’autres pistes pour amplifier la reprise de l’emploi dans le pays. « On réfléchit à d’autres modes d’économie. Le mode de l’économie sociale n’est pas nouveau mais c ‘est justement parce qu’il a prouvé sa longévité que nous nous y intéressons ».
A ce titre, ce dernier rappelle qu’un rapport remis au Premier ministre en avril dernier a déjà eu pour effet de relancer l’instauration d’un interlocuteur unique en la matière. Ainsi, le décret instaurant la création d’un Conseil supérieur de l’économie sociale devrait être pris dans les jours qui viennent. Il aura pour mission d’accompagner le gouvernement et son administration dans la mise en œuvre des 50 propositions comprises dans le rapport parlementaire.
Enfin, Jérôme Faure vient faire partager tout l’intérêt de l’État dans le soutien de cette forme d’entrepreneuriat. Pour preuve, le « grand emprunt » institué pour relancer l’économie française depuis la crise financière de 2008 n’a pas oublié ce secteur. Une enveloppe de 100 millions d’euros vers l’économie sociale permettra d’attribuer des prêts « et non des subventions » ,ironise-t-il, à tout projet validé dans le domaine des économies solidaires.
Un effet levier au moins multiplié par deux est attendu, même si du côté du ministère on espère des retombées trois ou quatre fois supérieures à la mise.
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Le CRES invite l’ensemble des acteurs économiques, associatifs, des fédérations de l’économie sociale ou tout public concerné à se rendre au colloque organisé à l’IAE dès 9h jeudi 7 octobre.