L’économie réunionnaise se porte bien. C’est le constat qui ressort du rapport annuel de l’IEDOM*, tout juste paru et portant sur l’activité économique et financière de la Réunion en 2014.
L’ouvrage, "une référence tirée à 800 exemplaires et distribuée jusque dans les ministères et les grandes administrations", indique que 2014 a été "une année plutôt bonne". Parmi les moteurs de la croissance économique : la hausse des dépenses des ménages combinée à une faible inflation, une croissance de l’emploi forte et les retombées du chantier de la Nouvelle Route du Littoral.
Le rapport annuel 2014 dément ainsi, chiffres à l’appui, "certains préjugés laissant entendre que l’économie de la Réunion est en berne".
Côté emploi d’abord, La Réunion est "l’une des régions de France qui créent le plus d’emplois", indique Magali Ardoino, responsable d’études à l’IEDOM. Pourquoi, alors, les demandeurs d’emploi ont-ils le sentiment qu’il n’y a pas de travail ? Elle répond: "La progression de la population active, notamment chez les 15-24 ans, est telle que le marché de l’emploi ne permet pas d’absorber entièrement le taux de chômage sur l’île". Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A continue ainsi d’augmenter (+0,9% fin décembre 2014, sur un an).
Les Réunionnais profitent par ailleurs d’une inflation historiquement basse. En moyenne annuelle, la croissance des prix s’établit à +0,2% et se révèle inférieure à la moyenne nationale. Les ménages gagnent en pouvoir d’achat, et en profitent. La hausse de la consommation des ménages est aussi facilitée par les banques, "qui jouent pleinement leur rôle en accordant des prêts malgré le contexte difficile."
"Bien sûr, les banques se montrent plus exigeantes et sélectives car les réglementations les contraignent à ne plus prendre autant de risques qu’avant la crise", précise Thierry Beltrand, directeur de l’IEDOM. D’autant que les crédits sont "deux fois plus risqués" à la Réunion. "Mais le robinet du crédit n’est pas fermé", ajoute-t-il.
La NRL, "détonateur" de croissance économique
Un regain de dynamisme souffle également sur l’investissement, boosté par les travaux de la Nouvelle Route du Littoral. Les montants mandatés en travaux routiers ont été multipliés par trois et grimpent à quelque 250 millions d’euros en 2014, mais génèrent aussi des besoins en nouveaux équipements pour les entreprises prestataires, et donc des importations.
Globalement, la tendance est à l’amélioration dans la plupart des secteurs, notamment dans l’agriculture, l’élevage et la pêche... Mais pas dans le BTP. Si le secteur du bâtiment est porté par "l’effet NRL", la situation reste morose dans la construction et les entreprises continuent de dépendre de la commande publique (85% du CA du BTP).
Un solde commercial déficitaire
Le coup de pouce annoncé par Manuel Valls lors de sa visite ministérielle laisse entrevoir néanmoins un peu d’espoir. La construction et la rénovation de 5.000 logements sociaux supplémentaires par an dans le cadre de la déclinaison du Plan Logement Outre-mer devrait donner un nouvel élan au secteur.
Le commerce n’est pas non plus au mieux de sa forme. Le solde commercial est même déficitaire : -4,4 milliards d’euros l’année dernière. Si le rhum, le sucre et les produits de la mer continuent de s’exporter, la Réunion importe… beaucoup. Et il est difficile de s’extirper du schéma actuel "en raison de l’isolement de l’île et de ses besoins".
En dépit d’une embellie en 2014, un tassement de l’activité semble donc déjà s’esquisser et "fait peser quelques craintes sur les perspectives pour 2015". L’économie de la Réunion semble se situer actuellement tout en haut d’un cycle où peu d’améliorations sont envisageables. L'autre problème majeur concerne le taux de chômage. Un taux qui effleure les 30% et qui peine à être absorbé compte tenu du profil démographique de l’île et des mutations économiques et sociales.
*IEDOM: Insitut d'émission des départements d'Outre-mer
L’ouvrage, "une référence tirée à 800 exemplaires et distribuée jusque dans les ministères et les grandes administrations", indique que 2014 a été "une année plutôt bonne". Parmi les moteurs de la croissance économique : la hausse des dépenses des ménages combinée à une faible inflation, une croissance de l’emploi forte et les retombées du chantier de la Nouvelle Route du Littoral.
Le rapport annuel 2014 dément ainsi, chiffres à l’appui, "certains préjugés laissant entendre que l’économie de la Réunion est en berne".
Côté emploi d’abord, La Réunion est "l’une des régions de France qui créent le plus d’emplois", indique Magali Ardoino, responsable d’études à l’IEDOM. Pourquoi, alors, les demandeurs d’emploi ont-ils le sentiment qu’il n’y a pas de travail ? Elle répond: "La progression de la population active, notamment chez les 15-24 ans, est telle que le marché de l’emploi ne permet pas d’absorber entièrement le taux de chômage sur l’île". Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A continue ainsi d’augmenter (+0,9% fin décembre 2014, sur un an).
Les Réunionnais profitent par ailleurs d’une inflation historiquement basse. En moyenne annuelle, la croissance des prix s’établit à +0,2% et se révèle inférieure à la moyenne nationale. Les ménages gagnent en pouvoir d’achat, et en profitent. La hausse de la consommation des ménages est aussi facilitée par les banques, "qui jouent pleinement leur rôle en accordant des prêts malgré le contexte difficile."
"Bien sûr, les banques se montrent plus exigeantes et sélectives car les réglementations les contraignent à ne plus prendre autant de risques qu’avant la crise", précise Thierry Beltrand, directeur de l’IEDOM. D’autant que les crédits sont "deux fois plus risqués" à la Réunion. "Mais le robinet du crédit n’est pas fermé", ajoute-t-il.
La NRL, "détonateur" de croissance économique
Un regain de dynamisme souffle également sur l’investissement, boosté par les travaux de la Nouvelle Route du Littoral. Les montants mandatés en travaux routiers ont été multipliés par trois et grimpent à quelque 250 millions d’euros en 2014, mais génèrent aussi des besoins en nouveaux équipements pour les entreprises prestataires, et donc des importations.
Globalement, la tendance est à l’amélioration dans la plupart des secteurs, notamment dans l’agriculture, l’élevage et la pêche... Mais pas dans le BTP. Si le secteur du bâtiment est porté par "l’effet NRL", la situation reste morose dans la construction et les entreprises continuent de dépendre de la commande publique (85% du CA du BTP).
Un solde commercial déficitaire
Le coup de pouce annoncé par Manuel Valls lors de sa visite ministérielle laisse entrevoir néanmoins un peu d’espoir. La construction et la rénovation de 5.000 logements sociaux supplémentaires par an dans le cadre de la déclinaison du Plan Logement Outre-mer devrait donner un nouvel élan au secteur.
Le commerce n’est pas non plus au mieux de sa forme. Le solde commercial est même déficitaire : -4,4 milliards d’euros l’année dernière. Si le rhum, le sucre et les produits de la mer continuent de s’exporter, la Réunion importe… beaucoup. Et il est difficile de s’extirper du schéma actuel "en raison de l’isolement de l’île et de ses besoins".
En dépit d’une embellie en 2014, un tassement de l’activité semble donc déjà s’esquisser et "fait peser quelques craintes sur les perspectives pour 2015". L’économie de la Réunion semble se situer actuellement tout en haut d’un cycle où peu d’améliorations sont envisageables. L'autre problème majeur concerne le taux de chômage. Un taux qui effleure les 30% et qui peine à être absorbé compte tenu du profil démographique de l’île et des mutations économiques et sociales.
*IEDOM: Insitut d'émission des départements d'Outre-mer