« M.Gorisse n’est pas le diable ». Son avocat freine d’emblée les pulsions d’opprobre trop hâtives que soulève [l’affaire dévoilée ce jeudi]urlblank:https://www.zinfos974.com/%E2%80%8BLe-principal-du-college-Juliette-Dodu-suspendu-suite-a-une-grave-affaire-privee_a155620.html sur Zinfos974.
« Juste pour équilibrer les choses », comme il le dit, Me Erick Hesler entame la défense de son client en revenant sur le parcours exemplaire d’un fonctionnaire qui, « pour l’instant, a été suspendu ». « Il faut bien préciser qu’une suspension, c’est bien une mesure conservatoire, en opposition à une mesure disciplinaire ».
Manière de rétablir le mince filet que constitue la présomption d’innocence, toute naturelle à ce stade de l’enquête puisqu’une information judiciaire est toujours menée par un juge d’instruction. Une instruction rendue d’autant plus complexe que la présumée victime de viol, une mineure âgée de 8 ans, vit à Madagascar et que la soeur de cette dernière n’est pas assistée, à ce jour, d’un avocat.
Me Erick Hesler veut également rassurer les nombreux parents du collège dionysien qui, légitimement depuis qu’ils ont appris la nouvelle jeudi, se posent des questions sur le comportement qu’aurait pu adopter Jacques Gorisse au sein de l’établissement fréquenté par leurs enfants. Un collège qu’il a rejoint en juillet 2019.
« Monsieur Gorisse est un chef d’établissement qui exerce depuis de nombreuses années. Et là, je le dis à l’adresse des parents d’élèves qui peuvent s’inquiéter, c’est un fonctionnaire exemplaire, bien noté et qui n’a jamais eu le moindre souci avec la justice. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter sur les faits qui auraient pu avoir lieu à l’intérieur du collège. Il a été proviseur de lycée pendant de nombreuses années. Il a eu des fonctions importantes au niveau du rectorat de Mayotte. Il s’est passé un événement dans la sphère privée qui donne lieu à une instruction dont on verra ce que ça donne », avance-t-il prudemment, espérant que l’instruction fasse apparaître ce qui est véritablement retenu contre l’homme, et non contre le principal d’établissement.
A l’inverse, Me Erick Hesler s’interroge sur le foisonnement de détails rendus publics qui fait voler en éclat ce sacro-saint secret de l’instruction.
« Avec mon confrère Julien Barre, nous sommes deux avocats au soutien de M.Gorisse. Attendons la suite mais ce n’est pas utile de balancer les infos que j’ai pu lire ailleurs et dont la moitié est erronée, fausse ! Je vois dans la presse qu’on parle de sa belle fille notamment… On est dans le secret de l’instruction et il est important que l’on ne dise pas n’importe quoi ! Mon client bénéficie de la présomption d’innocence. Je suis très surpris qu’autant de détails soient dans la presse. On diabolise mon client », donne-t-il en aperçu de sa probable future ligne de défense.
« Quand je dis que mon client assume, il assume sa mise en examen. Je ne dis pas qu’il assume autre chose. Il a l’intention de collaborer avec la justice. Point à la ligne. Je ne dis pas qu’il reconnaît des faits et je ne sais pas comment des médias se permettent de dire ça. Il attend comme tout le monde la suite », corrige l’avocat du barreau de Mayotte.
Rappelons que Jacques Gorisse est mis en examen pour viols sur mineure. Il est suspendu à titre conservatoire par le ministère de l’Education nationale et pour un délai initial et réglementaire de quatre mois, renouvelable tant que la justice n’aura pas clarifié l’affaire.
C’est son adjoint qui assure l’intérim dans l’attente de la prise de poste de la principale du collège Cerneau de Sainte-Marie qui assurera les fonctions à Juliette Dodu pour toute l’année scolaire prochaine.