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L’avocat de plusieurs élus réunionnais mis en cause dans un énorme scandale à Marseille

L’affaire fait grand bruit dans les Bouches du Rhône depuis quelques semaines. Et commence même à éclabousser le PS au niveau national, après qu’Arnaud Montebourg, député socialiste, ait demandé aujourd’hui la « mise sous tutelle » de la fédération PS des Bouches-du-Rhône et la « destitution » de Jean-Noël Guérini, le président du conseil général et sénateur des Bouches-du-Rhône. […]

Ecrit par Pierrot Dupuy – le jeudi 03 mars 2011 à 22H01

L’affaire fait grand bruit dans les Bouches du Rhône depuis quelques semaines. Et commence même à éclabousser le PS au niveau national, après qu’Arnaud Montebourg, député socialiste, ait demandé aujourd’hui la « mise sous tutelle » de la fédération PS des Bouches-du-Rhône et la « destitution » de Jean-Noël Guérini, le président du conseil général et sénateur des Bouches-du-Rhône.

Il faut dire que ce dernier est dans la tourmente depuis la mise en examen en décembre de son frère Alexandre, un entrepreneur soupçonné d’avoir bénéficié de marchés publics frauduleux dans la région marseillaise, grâce à la complicité de son frère président du conseil général.

Les affaires auraient pu continuer pendant longtemps encore, mais le pot aux roses a été découvert de façon incontestable grâce à des écoutes téléphoniques entre les deux frères, dont la retranscription a été publiée il y a quelques jours dans Le Parisien.

Arnaud Montebourg fait état de « témoignages relatant l’utilisation des moyens publics retirés ou attribués au gré des humeurs arbitraires (de Guérini toujours, NDLR) en fonction du degré d’allégeance ou de résistance au pouvoir exercé par ledit président du Conseil général« . 

L’argent public y serait employé pour s’assurer du « silence » ou de la « docilité » des élus socialistes.

Rien que ça ! Mais là où ce dossier nous intéresse particulièrement, c’est quand on découvre, au détour d’une écoute téléphonique, le rôle joué dans cette magouille par Me Régis de Castelnau, un avocat qui connait bien la Réunion puisqu’il a été l’avocat de la commune de Saint-Denis sous Michel Tamaya, puis sous René-Paul Victoria, qui est encore aujourd’hui l’avocat de la commune de Saint-Joseph et de quelques autres communes ou élus. Et tout le monde se souvient du rôle qu’on va simplement qualifier de « trouble » qu’il avait joué dans l’affaire de l’endiguement de la rivière des Galets dans laquelle Pierre Vergès avait été condamné.

Quel lien entre Me Régis de Castelnau et les frères Guérini? Selon un article de Médiapart en date du 20 février dernier, Alexandre Guérini, le frère du président du conseil général des Bouches du Rhône, dirigeait une société chargée d’exploiter une décharge. Souhaitant faire baisser de moitié la redevance qu’il versait à l’agglomération, il n’a rien trouvé de mieux que de chercher à placer son meilleur ami, Me de Castelnau, comme avocat de l’agglomération. Facile ensuite pour ce dernier de « conseiller » son client pour l’amener à donner satisfaction à son ami.

Les écoutes téléphoniques sont à ce sujet révélatrices. Le 7 août 2009, au cours d’une conversation avec son autre avocat, Me Olivier Grimaldi, Alexandre Guérini lui explique : « J’ai envie de leur faire prendre de Castelnau. Et on négocie avec notre ami de Castelnau, tu as compris le schmilblick?« 

Peu de temps après, Alexandre Guérini appelle de Castelnau pour lui expliquer l’opération. Réponse de ce dernier : « Ben, ce serait idéal, ça« . C’est alors qu’Alexandre Guérini ajoute : « J’espère que tu seras payé par la communauté d’agglo, et s’ils te payent pas, je te paierai moi« … A aucun moment, Me de Castelnau n’est choqué d’être payé par l’adversaire de son client…

D’après Le Parisien en date du 15 février, « Régis de Castelnau a finalement bien été nommé par l’agglopôle Provence pour se charger du dossier. D’abord portée devant le tribunal administratif, l’affaire s’est finalement réglée grâce à des négociations. La redevance payée par Alexandre Guérini qui s’élevait à 1 million d’euros par an aurait été rabaissée à 500.000 euros » grâce à une forte intervention de son frère, président socialiste du conseil général…

Devant toutes ces révélations, la direction nationale du PS s’est refusée à prendre des sanctions. « Il n’y a rien dans ce rapport, pas un élément concret, précis, pas un fait« , a déclaré Martine Aubry sur le site du Point, estimant qu’il fallait « laisser faire la justice« …

 

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