La loi du 14 avril 2006 avait pourtant soulevé un tollé dans les associations de défense de l’environnement qui protestaient contre la marchandisation des zones centrales. Ainsi, Mountain Wilderness, ONG internationale, déclarée en France d’utilité publique, et dont le but principal est la « sauvegarde de la montagne« , avait fortement mobilisé, en 2005, les associations environnementales; l’interdiction de la marchandisation des cœurs de parcs a tenu 40 ans, elle cède ou moment même où, après le Grenelle de l’environnement, le réchauffement climatique et la crise financière révèlent les désastres de la déréglementation et du commerce non durable.
Par sa déclaration dans l’Express, le directeur du Parc compromet (volontairement?) la candidature de La Réunion au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Elle est déjà en voie d’être mise la touche par l’enclave de 1.100 hectares exclue de la zone candidate à l’inscription au patrimoine mondial. Dans son rapport sur l’évaluation technique de la candidature des Lagons de Nouvelle Calédonie, l’UICN avait montré sa vigilance, sur les risques inhérents à l’expansion des « aménagements touristiques« .
A la Réunion, la trahison est pire puisque lors de la création du parc on nous avait certifié, rassuré et fait 1000 promesses sur les bonnes intentions du parc: pérenniser les activités existantes et conserver au bénéfice de tous, les espaces naturels. Deux périmètres ont été arrêtés :
– le cœur du parc (où ont été distinguées la zone habitée de Mafate et celle des zones cultivées),
– l’aire d’adhésion où précisément on peut installer des équipements agricoles et touristiques (Cilaos, Bourg Murat, la Plaine des Cafres et la Petite ferme par exemple).
Les milieux d’altitude ne sont pas très fréquents dans l’Océan indien (Madagascar et Grande Comore). A La Réunion, ils sont très bien conservés (beaucoup mieux qu’à Hawaii et aux Galapagos). C’est la raison pour laquelle le cœur du Parc doit être protégé scrupuleusement. Le directeur du parc ne respecte pas le zonage du Parc qui a été défini avant son recrutement, et qui a été pourtant entériné par une enquête publique en 2003.
Les sentiers de la Cage au lion, de la Rivière de l’Est, la variante du GR-R2 sur le Tremblet figurent parmi les plus beaux sentiers de la Réunion. Ils sont INTERDITS alors que les paysages qu’on y traverse sont à couper le souffle. La végétation y est somptueuse. Les communes de Saint-Philippe et Sainte-Rose pourraient très facilement mettre a profit ces opportunités pour rendre plus attractives les structures d’hébergement déjà existantes sur le littoral, et en développer de nouvelles. Par ailleurs, le gîte du Pas de Bellecombe ne demande pas mieux que de mettre son établissement aux normes de confort demandées par les touristes. Pourquoi ne pas aider à son amélioration en écogîte de montagne, dans la mesure où cela resterait à petite échelle, la seule et unique structure, avec une meilleure intégration paysagère.
Un vrai service public de transport au Pas de Bellecombe, non obligatoire, pourrait aussi desservir à la Plaine des Cafres, les meublés de tourisme, les hôtels de luxe dont rêve le conseil régional. Implanter les infrastructures à la Plaine des Cafres, permettra de concilier le caractère INALIENABLE des espaces publics, l’accès libre et gratuit des usagers, et la préservation de cet espace naturel.
Jeanicot
(Note de Zinfos97: Ces propos de Jeanicot auraient dû se retrouver en Courrier des Lecteurs. Mais, vu son intérêt, nous avons estimé qu’il méritait la Une de Zinfos. Bonne lecture)