
La liste d'émargement est un véritable trésor pour les QG de campagne
Dimanche 30 mars, la proclamation des résultats pourrait bien, une fois encore, positionner l'abstention comme le premier parti de France. Pour éviter cette désaffection des électeurs, les QG politiques mettent en place un vrai travail de sape pour convaincre ceux qui sont restés chez eux dimanche dernier.
Des directeurs de campagne de candidats encore en lice nous expliquent, évidemment de façon anonyme, comment s'est organisée cette chasse à l'abstentionniste dans l'entre-deux tours.
La fenêtre de tir est courte. Le processus commence dès lundi matin pour se clôturer mardi soir. Les staff des candidats se rendent en préfecture ou en sous-préfecture pour "pointer" les listes d'émargement issues du 1er tour des municipales. La manœuvre est autorisée et se pratique à chaque élection. "Dans tous les camps c'est comme ça", signale un habitué de la pratique.
Au fil du temps, elle s'est de plus en plus organisée. "A l'époque, on y allait avec une photocopieuse et on photocopiait les listes dans leur intégralité pour ensuite les traiter dans nos permanences, ligne après ligne", raconte un directeur de campagne d'un candidat encore en lice.
Désormais, la méthode s'est quelque peu perfectionnée pour un gain de temps. Mais ils ont toujours autant de petites mains. "Ça se fait toujours à l'huile de coude", rigole-t-il. Fichier électoral entré et informatisé sur un simple tableur Excel, il suffit pour leurs observateurs d'y relever simplement le numéro unique des électeurs abstentionnistes du 1er tour.
Le maire sortant possède un temps d'avance
"Le numéro est croisé avec nos listings mentionnant, dans chaque canton du territoire, les noms et adresses des électeurs abstentionnistes. Ça nous permet de gagner du temps. On cible directement qui, et à quelle adresse, ne s'est pas rendu aux urnes", explique-t-il.
Le travail de terrain commence pied au plancher le mercredi matin. Chaque équipe de militants, selon les quartiers, quadrille le territoire selon son secteur. "Mais attention, nos militants qui font du tractage se rendent en priorité dans ce vivier d'abstentionnistes - estimé à 60% - qu'ils connaissent plus ou moins grâce à quelqu'un de leur famille par exemple". Attention, l'effet inverse pourrait se produire. "On évite de se rendre chez des personnes dont on sait qu'elles ne viennent pas depuis des années. Sinon, ça a un effet contre-productif", assure-t-il.
Attribuer au maire sortant l'avantage de "l'appareil municipal" n'est pas qu'un mythe. "Les sympathisants d'un maire sortant qui se représente ont tout le fichier électoral à leur disposition. Ils ont un temps d'avance sur les autres candidats", rappellent nos habitués de la politique.
Des directeurs de campagne de candidats encore en lice nous expliquent, évidemment de façon anonyme, comment s'est organisée cette chasse à l'abstentionniste dans l'entre-deux tours.
La fenêtre de tir est courte. Le processus commence dès lundi matin pour se clôturer mardi soir. Les staff des candidats se rendent en préfecture ou en sous-préfecture pour "pointer" les listes d'émargement issues du 1er tour des municipales. La manœuvre est autorisée et se pratique à chaque élection. "Dans tous les camps c'est comme ça", signale un habitué de la pratique.
Au fil du temps, elle s'est de plus en plus organisée. "A l'époque, on y allait avec une photocopieuse et on photocopiait les listes dans leur intégralité pour ensuite les traiter dans nos permanences, ligne après ligne", raconte un directeur de campagne d'un candidat encore en lice.
Désormais, la méthode s'est quelque peu perfectionnée pour un gain de temps. Mais ils ont toujours autant de petites mains. "Ça se fait toujours à l'huile de coude", rigole-t-il. Fichier électoral entré et informatisé sur un simple tableur Excel, il suffit pour leurs observateurs d'y relever simplement le numéro unique des électeurs abstentionnistes du 1er tour.
Le maire sortant possède un temps d'avance
"Le numéro est croisé avec nos listings mentionnant, dans chaque canton du territoire, les noms et adresses des électeurs abstentionnistes. Ça nous permet de gagner du temps. On cible directement qui, et à quelle adresse, ne s'est pas rendu aux urnes", explique-t-il.
Le travail de terrain commence pied au plancher le mercredi matin. Chaque équipe de militants, selon les quartiers, quadrille le territoire selon son secteur. "Mais attention, nos militants qui font du tractage se rendent en priorité dans ce vivier d'abstentionnistes - estimé à 60% - qu'ils connaissent plus ou moins grâce à quelqu'un de leur famille par exemple". Attention, l'effet inverse pourrait se produire. "On évite de se rendre chez des personnes dont on sait qu'elles ne viennent pas depuis des années. Sinon, ça a un effet contre-productif", assure-t-il.
Attribuer au maire sortant l'avantage de "l'appareil municipal" n'est pas qu'un mythe. "Les sympathisants d'un maire sortant qui se représente ont tout le fichier électoral à leur disposition. Ils ont un temps d'avance sur les autres candidats", rappellent nos habitués de la politique.